Les journées des réseaux de référence des observations marégraphiques (REFMAR) ont été organisées à l’UNESCO par différents organismes de recherche hydrographique et océanographiques, nationaux et internationaux, par exemple le SHOM ( service hydrographique et océanographique de la Marine Nationale), le BRGM (bureau de recherches géologiques et minières), la COI (Commission océanographique international). Qu’est-ce qui est mesuré et à quoi servent ces mesures ? Des outils indispensables pour évaluer les risques et permettre d’évaluer les conséquences.

-O-

Le réchauffement climatique a des conséquences sur notre environnement. A la fois dans sa réalité scientifique et dans son émotivité médiatique, il conduit à projeter une prévision d’augmentation du niveau des mers de l’ordre de 20 à 80 cm d’ici 2100, qu’il convient de faire confirmer par des observations scientifiques, en raison des conséquences humaines portant sur les risques de submersion des zones habitées.

Dès lors, des scientifiques du monde entier se sont mis en réseau pour échanger leurs observations, de façon complémentaires et contradictoires, afin d’affiner leurs observations, d’en dégager des lois qui permettront d’établir des modélisations valables pour formuler des prévisions avec une meilleure probabilité qu’actuellement.

Qu’est-ce-que l’on mesure?

L’observation de la hauteur d’eau issue des marées, et d’autres paramètres, dans un endroit donné, est une mesure complexe: il y a la marée provoquée par les attractions lunaire et du soleil, celle liée à la pression atmosphérique, et les causes plus aléatoires telles que le vent du large générant la houle, la combinaison du vent de proximité et du littoral générant les vagues, et enfin dans les estuaires par exemple, l’influence du déversement des eaux fluviales, voire pluviales. Enfin, une attention particulière est portée aux ouragans et tsunamis.

Les scientifiques, grâce à des équipements de plus en plus sophistiqués, essaient de ventiler la hauteur d’eau dans ses différentes composantes, et de constituer ou de reconstituer des historiques avec des fiabilités diverses.

A cet égard, il semblerait que les historiques les plus fiables ont environ 40 ou 50 ans. Mais il existe des historiques relativement fiables remontant aux années 1850.

Encore une précision: ces mesures ne concernent pas seulement les côtes, mais il importe aussi de mesurer les marées en plein océan.

Instrumentations et mesures

Les équipements de base sont constitués :

– des échelles fixes que l’on voit dans les ports,

– d’échelles fixes auxquelles sont adjoints des radars orientés vers la surface de l’eau,

– d’enregistreurs de variations de pression situés au fond ou à une immersion fixe donnée,

– de bouées munies de capteurs divers,

– de mesures à partir des réseaux de satellites conçus à cette fin. (notamment pour les mesures de marées en haute mer).

Ces équipements sont conçus pour déterminer les différentes catégories de marées. Il faut noter les attractions planétaires, la pression atmosphérique, les houles, les effets du vent et des ouragans

Résultats

Si les hypothèses du GIEC laissent entendre que le réchauffement climatique pourrait engendrer des hausses du niveau de l’eau de 20 à 80 cm d’ici 2100, les conséquences des ouragans, tsunami et autres anomalies atmosphériques et climatiques ont des effets immédiats beaucoup plus destructeurs en matière de submersion. L’objectif est donc d’arriver à modéliser différents paramètres océanographiques, atmosphériques, météorologiques pour pouvoir apprécier les risques de submersions dans les zones habitées. Par exemple écart de plus de 1,5 mètre dans la région de New York en fonction de la distance de l’œil d’un cyclone; 2 mètres de surcote par rapport à la marée prévue à Boulogne sur Mer . . . etc . .

Les orateurs semblaient optimistes sur l’amélioration progressive de leurs modèles de prévision.

Conclusion du CCIC :

Avec l’augmentation de la population mondiale, l’attractivité d’un habitat à proximité des mers ou des estuaires risque de se confirmer avec les dangers volontiers imaginables.

L’éducation des enfants aux variations des mers, les incitations aux initiatives de solidarités en cas de submersion, ont peut-être besoin d’un élan nouveau à définir.

A noter l’intérêt porté sur ce colloque par KTO, qui a enregistré et diffusé un interview au titre du CCIC.

Denis Chaigne