Thème 3 : Les Enseignants, la condition enseignante

Nouvelle session le 14 juin suivie par près de 200 personnes ; avec la même méthode et,
comme cela est devenu habituel, large recours au numérique, avec cette fois-ci, en plus des échanges
en séance plénière, une heure de travail en « ateliers » pour quatre groupes réunis dans des mini
sessions virtuelles (groupes distribués selon les préférences linguistiques, quatre langues retenues)
dont les rapporteurs sont venus présenter les résultats à la plénière « reconstituée »

En introduction, les animateurs de cette réflexion (venant du Nigéria et de Roumanie) avec
un représentant du BIT (Bureau International du Travail) qui est aussi partie prenante des travaux sur
le thème 3 ont présenté succinctement les grandes idées du rapport préliminaire déjà produit et qui
va être révisé selon les résultats de la présente consultation.
Des propos introductifs on aura retenu tout particulièrement les points suivants :

  • Les commentaires et conseils déjà obtenus au travers de la plateforme de consultation ont été
    nombreux ; ils sont examinés par un « comité de filtrage » pour être éventuellement intégrés dans le
    rapport en cours d’élaboration, et sont mis en ligne.
  • L’esprit de la démarche est de produire des recommandations concrètes, alignées sur les huit
    stratégies opérationnelles déjà produites et qui portent sur les éléments suivants :
    • Soutien des politiques publiques, notamment pour l’appropriation par les enseignants des
      technologies du numérique
    • Définition de normes et référentiels de compétence
    • Certification et mise à niveau (formation) continue
    • Bonnes pratiques (travail en équipe, innovation, créativité, autonomie)
    • Dialogue social
    • Intégration des politiques par rapport aux autres secteurs (ex : La question sociale)
    •  Gouvernance efficace
    • Financement
  • Le rôle de l’enseignant est évidemment souligné comme l’élément central de tout système
    éducatif, ce qui doit amener à bien se préoccuper tout à la fois de son statut (pleine
    reconnaissance de sa valeur), mais aussi de ses conditions de travail notamment pour ce qui est
    de sa rémunération mais pas seulement (voir par exemple les questions autour de leurs horaires
    ou de l’organisation). Autre exigence mise en valeur opportunément : la formation continue et la
    nécessité de permettre aux enseignants de se construire un « chemin », une carrière avec la mise
    à disposition d’informations leur permettant de bien se repérer et pouvoir identifier des pistes
    d’évolution
  • plus généralement, il est recommandé de bien accompagner et soutenir les enseignants tout au
    long de leur vie professionnelle, pour in fine maintenir leur motivation mais aussi rendre la
    profession plus attractive.
  • les éléments proprement « humains » sont mentionnés comme de toute première importance :la question pédagogique, par exemple, qui va avec celle de l’animation d’une classe, et de la capacité à faire face à des situations difficiles (violence notamment), en un mot « le leadership »
  • les situations sont très différentes d’un pays à l’autre, ce qui exclut de préconiser un modèle pour définir ce que pourrait être un profil type ; mais au-delà de différences qui pourraient être culturelles, l’important ici est de bien prendre la mesure des immenses différences en termes de moyens et de capacités, notamment en Afrique, et plus spécifiquement en Afrique sub-saharienne ; les besoins à couvrir doivent continuer de justifier le maintien d’aides internationales au bénéfice des systèmes de formation des enseignants de ces pays-là.
  • il est fait remarquer que sur certains points, il y a des préoccupations communes avec ce qui remonte des consultations menées sur les autres thèmes identifiés pour la trame du sommet à venir.
  • on reprend ci-après un certain nombre des propositions élaborées dans les quatre ateliers virtuels appelés à réfléchir sur les mesures susceptibles d’aider la condition enseignante :
    • Mise en place d’une plateforme de formation des formateurs
    • Déploiement de systèmes d’information dans le domaine des ressources humaines
    • Miser sur les réseaux de discussion ou autres groupes de travail traitant des questions éducatives (leur soumettre les grands sujets repérés pour un approfondissement)
    • Mettre à disposition des outils permettant de travailler dans plusieurs langues (dans les pays où coexistent une langue officielle et des langues locales)
    • Se préoccuper d’enseigner avec prise en compte des spécificités (savoirs) autochtones.
    • Accroître les moyens en montrant aux « politiques » les retombées bénéfiques d’investissements en faveur des enseignants et de l’enseignement.
    • Fournir des outils permettant d’évaluer les progrès, notamment avec le recours au numérique.
    • Protéger les enseignants : leur fournir des moyens suffisants, une rémunération décente mais aussi se préoccuper des risques qu’ils peuvent encourir (stress, épuisement, abandon, isolement) et de leur bien-être.
    • Rendre les enseignants acteurs de leur carrière
    • Mettre en place des mécanismes de suivi des engagements pris
    • Renforcer la formation des enseignants et leur ouvrir la voie vers des méthodes et outils nouveaux (le numérique principalement)
    • Les ouvrir à l’enseignement des sujets eux aussi nouveaux ou devenant de plus en plus importants (inclusion, environnement, démocratie).

Au total, cette nouvelle session de consultation a été très riche ; elle montre la grande variété
des sujets à traiter en rapport avec les enseignants ; l’accent est évidemment mis sur les mutations à
venir, c’est ce dont il sera question lors du « Sommet sur la Transformation de l’Education », mais on
pourrait se demander si tous les changements entrevus ou préconisés ne devraient pas appeler au
maintien de certains éléments essentiels pour la condition enseignante, des invariants en somme
qu’on gagnerait à ne pas oublier.