Depuis le premier cas confirmé du coronavirus à la mi-mars l’Etat de la Côte d’Ivoire avait décidé de fermer tous les lieux de rassemblements, de fermer notamment les écoles.

C’est donc le 16 mars que le centre Claire Amitié à l’instar de toutes les écoles du pays a fermé ses portes pour éviter la propagation de la pandémie qui s’annonçait grave et méconnue. Deux semaines plus tard nous avons tenu une réunion pour réfléchir à la manière de maintenir les activités pour nos élèves afin d’éviter une année blanche ? Avec l’accord des parents, les monitrices ont travaillé avec les élèves de troisième année qui sont en fin de formation, grâce à des photocopies, en mettant les têtes malléables à la disposition de nos coiffeuses, à l’aide des photocopies et de schéma pour les activités de l’atelier et de l’artisanat. Les explications des cours se faisaient par appel téléphonique, vidéo grâce à whatsApp ainsi que par des rencontres individuelles avec la responsable de la classe.

Pendant le confinement nous avons également fabriqué avec les monitrices 7000 masques avec du tissus coton doublé à l’intérieur avec un voile glacé pour rendre la respiration plus agréable. Ces masques ont été commandés par un habitant de la ville et par une religieuse responsable d’un poste de santé qui en ont fait don à la population de Bouaké et à des villages environnants. Nous les avions vendu à un prix modeste de 300 frs CFA au lieu de 500 frs CFA ; c’était une manière pour Claire Amitié de participer à la lutte contre le Covid. La fabrication des masques a évité que nos monitrices soient en chômage technique comme beaucoup d’employés dans le pays qui le sont jusqu’à présent et qui n’ont aucune ressource pour vivre.

Le dé-confinement a commencé le 18 mai. Nous avons repris les cours, progressivement, avec la promotion sortante en commençant par une sensibilisation et des démonstrations sur les mesures barrière. De l’eau et du savon était posé à l’entrée de la cour du centre et devant les classes. L’accès dans le centre était interdite aux personnes n’ayant pas de masque ou à ceux qui refusaient de se laver les mains convenablement les mains. Chaque formateur avait à sa disposition un gel désinfectant. Deux semaines plus tard nous avons repris les cours pratiques avec le reste des filles (2ème et 1ère années). Les élèves venaient au centre par roulement d’année de formation pour éviter le rassemblement des 81 filles accueillies en cette année scolaire. Nous avons travaillé dans le respect strict des mesures barrière sans aucun cas confirmé du coronavirus jusqu’en fin juillet avec le passage des examens du CAP. L’espace spacieux du nouveau centre a favorisé la continuité des cours dans des conditions favorables en respectant surtout la distanciation d’un mètre.

Voilà comment nous avons vécu ce temps de pandémie au foyer de Claire Amitié Bouaké.

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