« La Science bien commun de l’humanité »

Moscou 26 et 27 Novembre 2018


 

En présence de 500 personnes, sous l’égide de l’Académie Russe des Sciences, de la Fondation russe pour la Paix et du Comité de Liaison ONG de l’UNESCO, le forum a présenté 25 Ateliers permettant à plus de 150 scientifiques russes et étrangers de s’exprimer sur plusieurs thèmes d’avenir.



Voici un aperçu des messages et principales idées débattues sur les 2 thèmes suivants :

Responsabilité sociale de la science pour les générations futures
L’humanité dans le monde moderne du XXIème siècle.


La responsabilité sociale de la science pour les générations futures :


  • La science apporte des solutions pour la sécurité et le développement durable, cependant par exemple les catastrophes nucléaires ont toujours été la conséquence d’erreurs humaines prévisibles. Il faut préférer un développement responsable à un développement durable (A. Dinkin) ;
  • La science cherche à apporter un équilibre entre le progrès technologique et la protection de l’environnement ;
  • Les aspects éthiques de la science doivent être anticipés dès l’innovation ;
  • L’homme, par nature fragile, a pu prospérer et se développer grâce à la coopération et l’organisation collective en société (F. Lukyanon). Il s’est intégré à la nature par la culture (kholos en slave) ;
  • La mercantilisation des applications scientifiques est un frein puissant à l’exercice de la responsabilité sociale de la science ;
  • Pour permettre les échanges entre la communauté scientifique à l’échelle mondiale ne faut-il pas envisager la création d’un passeport scientifique, au même titre que le passeport diplomatique ?
  • Pour éviter que les nombreuses innovations technologiques de ce siècle, en particulier celles qui aujourd’hui copient la nature, ne servent à mal l’humanité, il est nécessaire de réglementer, d’encadrer la sécurité biologique, et d’introduire une dimension éthique et culturelle.

     

M. Marc Toillier (UNIAPAC, CCIC) prenant la parole à la tribune lors du forum


L’humanité dans le monde moderne :


  • La nouvelle révolution numérique et biologique : pour quel homme et quelle civilisation demain ?
  • Les technologies deviennent une nouvelle forme de colonisation sans guerre, comme c’est le cas déjà pour l’Europe (Chine, USA), et simultanément l’épuisement des ressources peut ouvrir la voie à des guerres pour celles-ci et surtout pour l’eau (M. Kovalchuk).
  • La menace de la surexploitation de la planète et celle de la surpopulation jusqu’à 10 Mds font peser un risque fatal sur l’humanité. Comment éviter un collapse énergétique de l’humanité ?
  • Les défis sont aussi sociaux et économiques face à un contrat social libéral en question, avec un nouveau monde polycentrique, où seule la Chine poursuit la voie de la globalisation (A. Dinkin),
  • La reproduction par l’homme des systèmes de la nature, y compris l’homme, laisse entrevoir l’imitation du cerveau humain en mode analogique d’ici 2050, et ainsi celle-ci présentera une menace forte sur l’homme « normal » ? (V. Panchenko)
  • Seule la sphère éthique et spirituelle, ainsi que la mémoire, sont porteuses de la civilisation, et peuvent protéger l’homme des évolutions technologiques (E. Yatsishina )
  • Est-ce que l’homme restera l’homme ? Au-delà des objectifs rationnels de la science comment introduire la conscience et la spiritualité pour sauver l’humanité de son autodestruction avec 10 Mds d’habitants et la famine a grande échelle. Copier la nature peut-il suffire à sauver l’homme dans les prochaines années ?
  • Le nouveau paradigme de l’économie pour l’homme (et non l’inverse) s’inscrit dans le développement de l’individualisme au détriment de la société (A. Atanassov).
  • Pour les 50 prochaines années, l’agro-industrie sera confrontée à des problèmes de moyens et devra recourir à des gènes à 80% inconnus aujourd’hui. L’agrobiologie aura le monopole de ce siècle (A. Atanassov). L’émergence de la bio synthèse et bio économie vont permettre de produire des matières grâce à des micro-organismes, pour faire face à la baisse de la production agricole de 50 % (changement climatique, eau, épuisement des sols, etc…) (R. Vassilov). La biosécurité est nécessaire avec des règlementations, car l’impact sur l’homme et l’environnement de ces micro-organismes génétiquement modifiés sont inconnus ( A. Yanenko). L’OMS est la mieux qualifiée pour ce type de règles.
  • Les améliorations de la santé proposées par la science ouvrent des voies dont on ne connait pas les conséquences : conséquences inconnues des nouveaux antibiotiques, de la nouvelle biologie synthétique et programmable, des codes génétiques modifiés, etc. Seul un encadrement étatique et mondial peuvent apporter une sécurité pour l’humanité (V. Govorun).

Marc Toillier : notes non exhaustives des ateliers et débats, décembre 2018

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Référence des chercheurs et responsables cités :

  • A. Dinkin : Président de l’Institut Économique mondial et Responsable International de l’Académie des Sciences russe
  • F. Lukyanov : Directeur de recherche au Valdai Think-Tank
  • M. Kovalchuk : Président du Centre national de recherche « Kurchatov Institute »
  • V. Panchenko : Président du Conseil national de la Recherche russe et Membre de l’Académie des Sciences
  • E. Yatsishina : Directrice scientifique du Centre national de recherche « Kurchatov Institute »
  • A. Atanassov : Chercheur bulgare, Membre de l’Académie des Sciences russe
  • R. Vassilov : Directeur des NBICS Nature-like technologies au Centre de recherche « Kurchatov Institute » et professeur
  • A. Yanenko : Directeur de la Recherche au Centre génétique et Sélection de micro-organismes au « Kurchatov Institute »
  • V. Govorun : Directeur de la Recherche au Centre de Médecine Physico-chimique de l’Agence Biomédicale russe et Membre de l’Académie des Sciences russe

voir le site web de l’Académie russe des Sciences (en langue russe Научная Россия)