Les Etats Unis à l’Unesco :

Membre fondateur de l’Unesco, les Etats-Unis ont joué un rôle majeur au sein de l’Unesco tout en étant attentifs à tout ce qui pourrait entraver leur politique de grande puissance.

En décembre 1984, alors en pleine guerre froide, Washington avait claqué la porte de l’Unesco à l’initiative de Ronald Reagan. L’institution était considérée par les Républicains comme trop administrative, trop politisée. Ce n’est qu’en 2003 que les États-Unis avaient réintégré l’Unesco, sous George W. Bush.

Amis d’Israël, ils ont toujours soutenu ce pays lors de ses confrontations avec les pays arabes et, en particulier avec la Palestine.

Depuis 2011 et l’admission de la Palestine au sein de l’Unesco, les États-Unis dirigés alors par Barack Obama avaient suspendu tout financement. Un énorme coup d’arrêt pour l’Unesco, alors que la contribution américaine représente 22 % de son budget et que le pays s’apprêtait à verser 60 millions de dollars.

En 2017, la décision de l’Unesco de classer au patrimoine mondial la vieille ville d’Hébron, en Cisjordanie occupée, en y incluant le Tombeau des patriarches, site religieux important pour l’ensemble des religions monothéistes, avait été jugée « anti-israélienne » par les États-Unis. Donald Trump, en décembre 2018 a décidé de retirer les États-Unis de l’Unesco en évoquant une décision qui « reflète les inquiétudes des États-Unis concernant l’accumulation des arriérés à l’Unesco, la nécessité d’une réforme en profondeur de l’organisation et ses partis pris anti-israéliens persistants ».

Les Etats-Unis ont récemment décidé de réintégrer l’Unesco entre autres raisons pour faire contre-poids à l’influence grandissante de la Chine.

Un communiqué de l’Unesco précise : « Parmi les motivations de leur retour, ils soulignent le lancement de nouvelles initiatives en phase avec les défis contemporains (cadre éthique mondial pour l’intelligence artificielle, programmes de protection des océans), la mise en œuvre de réformes de gestion qui ont rendu l’Organisation plus efficace, et la conduite de médiations qui ont apaisé les tensions politiques internes, notamment sur le Moyen-Orient. Les Etats-Unis financeront l’équivalent de 22% du budget ordinaire de l’Organisation. S’y ajouteront le paiement progressif de leurs arriérés et, dès 2023, des contributions volontaires pour financer des programmes dédiés notamment à l’accès à l’éducation en Afrique, la mémoire de la Shoah et la protection des journalistes ».