Intervention du Président de la Conférence générale, M Altai Zenjizer : des motifs d’optimisme pour une UNESCO rayonnante.

Remerciement adressé à la Directrice générale pour son propos en début de session qui était « éclairant, précis, inspirant » et pour tous les efforts déployés récemment dans un contexte difficile, cela aura permis à l’UNESCO de continuer d’assumer ses Responsabilités, d’honorer son Mandat et de participer efficacement à la lutte contre les effets négatifs du Covid.

Il va falloir tourner la page de ce dur épisode et aller de l’avant pour un avenir meilleur nous dit-on, et les interventions que l’on a entendues fait observer M Zenjizer sont encourageantes à cet égard :

« L’UNESCO émerge de cette crise avec la pertinence de son rôle renforcée et la confirmation qu’elle est une partie intégrante et essentielle de nos systèmes multilatéraux. »

Pour mener à bien ses missions, l’UNESCO va poursuivre les aménagements de sa gouvernance avec la poursuite des travaux du groupe de travail qui accompagne cette démarche, un groupe qui reste animé par le Président de la Conférence générale et qui se réunira le 20 juillet nous dit-on.

Le Président de la Conférence générale a ajouté combien « il est important de dessiner l’avenir, avec de solides réflexions, des convictions bien affirmées ». C’est ce à quoi s’emploie la Directrice générale et c’est aussi ce qu’ont dit avec force certains délégués lors du débat. Leurs propos sur la nécessité d’un fort engagement, d’un réveil pour faire face aux défis, pour refaçonner l’UNESCO avec force et imagination ont été rappelés. Ces appels ne sont pas des cris de détresse, ils incitent au contraire à progresser et à donner confiance dans l’avenir. M Zenjizer ne doute pas qu’on verra la confirmation de cet état d’esprit lors d’un sommet prévu pour décembre sur la « litteracy des futures » qui conclura les réflexions d’un groupe de travail animé par le représentant de l’Autriche et auquel participent une vingtaine d’Etats.

Intervention de la Directrice générale, Mme Azoulay : L’UNESCO, une dynamique exemplaire de ce que peut produire le Multilatéralisme en action.

La Directrice générale a d’abord voulu remercier le Conseil pour son soutien à l’organisation, aux actions menées et à la mobilisation de toutes les équipes de l’UNESCO.

De la crise traversée et à l’écoute de tous ce qu’ont dit les délégués, elle retient que le Multilatéralisme est une nécessité et qu’il requiert de savoir choisir, avec ici, pour l’UNESCO, l’élément central que représente son Mandat. Elle entend les appels à bien rester « ancrés terrain » et relève pour y souscrire, les recommandations de bien coopérer avec les Commissions nationales. Elle note avec satisfaction des jugements positifs sur les voies prises pour la définition des orientations stratégiques à moyen terme (le C4) et à plus long terme (la prospective). Elle dit aussi sa fierté d’être accompagnée par des équipes qui dans les circonstances exceptionnelles de la crise Covid ont fait preuve d’un très grand dévouement et d’une efficacité avérée : l’UNESCO a été un exemple de multilatéralisme en action et non une bureaucratie, « je suis fière de ce qui a été fait » souvent en bonne intelligence avec les Etats, ajoute Mme Azoulay.

La Directrice générale a ensuite donné de nombreux éléments d’information ou de commentaires en réponse aux interventions des délégués.

Principaux points retenus

  • A propos de la Coalition mondiale pour l’Education : bien voir que l’opération est restée pilotée par l’UNESCO, le secteur privé étroitement associé a été appelé à souscrire à une charte déontologique.
  • Toujours sur l’Education, des éléments statistiques ont été donnés qui démontrent l’ampleur des actions conduites notamment en matière de formation des enseignants.
  • Même souci du détail, à propos des actions spécifiques en faveur de la Femme et des filles : une grande campagne de communication est engagée.
  • Beaucoup d’initiatives ont été prises en direction des Ecoles confrontées à la crise sanitaire comme par exemple la publication d’un guide pour le retour à l’école après le confinement.
  • Les réflexions sur « les futurs de l’Education » se poursuivent avec par exemple d’intenses consultations (5000 personnes déjà associées), l’apport des chaires UNESCO. Une vision commence de s’esquisser sur ce Bien Commun qu’est l’Education. Il apparait – mais ce n’est pas surprenant – que cette réflexion devra pleinement prendre en compte la dimension du Numérique (en espérant, NDLR, qu’on saura aller au-delà des seuls aspects techniques, pratiques, opérationnels).
  • Mais le numérique n’est pas qu’un objet de réflexion pour le futur et à cet égard, la directrice générale a donné des éléments d’informations précises sur la fracture numérique qui est considérable actuellement, et à laquelle il faut remédier au plus vite et au mieux.
  • En réponse aux observations sur la nécessité d’intensifier les efforts à destination de l’Afrique dans les domaine scientifique et technique, l’engagement de l’UNESCO a été illustré par une série d’exemples.
  • Quelques indications complémentaires ont été données sur les sujets se rapportant à l’Eau et aux Océans, deux domaines essentiels qui n’avaient pas été beaucoup mis en évidence lors du débat. On retiendra deux observations :
    – Il faut absolument sensibiliser les jeunes générations à ces questions ;
    – La question des océans est majeure, et à cet égard on doit souligner les travaux conduits au titre de leur observation dans le cadre COI (Commission Océanographique Internationale), et notamment les progrès enregistrés en matière de topographie des eaux profondes (encore largement méconnue).
  • A propos de la Convention de 1970, seul outil disponible internationalement pour lutter contre les trafics de biens culturels, l’UNESCO partage les soucis exprimés face à la recrudescence de ces méfaits ; il est important que les Etats mettent en œuvre les mécanismes de cette convention dans leurs politiques publiques en la matière. L’UNESCO agit pour sa part de différentes façons : travaux sur les certificats d’exportations, formations d’experts, collaboration avec Interpol, formation des juges, amélioration du système d’alerte, veille internationale etc.
  • Les Jeunes : seul un petit nombre de délégués ont fait allusion au sujet, or l’UNESCO entend revoir leur implication avec l’idée de plus les associer aux évènements et aux Programmes, il convient aussi de prioriser ce « public » autour des initiatives prises pour faire face à la violence.
  • La Directrice générale s’est voulue rassurante pour les PEID dont les préoccupations seront pleinement prises en compte.
  • Elle a consacré un développement à l’opération « Sauver MOSSOUL » pour souligner cet exemple de collaboration internationale avec des résultats concrets qui ont été détaillés.
  • Relevons enfin parmi les outils mobilisés par les services du siège, au service des actions menées ou des réflexions produites, deux laboratoires d’idées dépendant du département SHS (Sciences Humaines et Sociales) : le laboratoire des « Politiques inclusives », et le laboratoire de la « litteracy of futures », ces deux outils ont été cités comme des éléments utiles à nourrir les réflexions sur deux sujets importants pour l’UNESCO à savoir :
    L’Inclusion (« ne laisser personne de côté », respecter les populations défavorisées, marginalisées ou ignorées comme par exemple les populations autochtones) ;
    Le dessin de l’Avenir ( voir : la Stratégie, l’Education, l’Intelligence Artificielle etc.).

En conclusion, Madame Azoulay, a dit retenir avec intérêt l’éventualité d’une visite du Saint Père à laquelle Mgr Follo avait fait allusion lors de son intervention, elle a appelé à rester fidèle au mandat de l’UNESCO dans sa dimension humaniste, à miser sur ce levier formidable qu’est le multilatéralisme en ajoutant que, plus que jamais, le Multilatéralisme en action révèle qu’il n’est pas une Utopie.

Terminant sur une note d’espoir à propos des scénarios qui ont être envisagés, Me Azoulay conclut ainsi :

« Nous serons étonnés par les avenirs que nous aurons inventés ; sachons inventer nos avenirs. »

Les questions posées ont porté sur les points suivants

  • L’initiative ResilArt ;
  • Le Racisme ;
  • La Coalition mondiale pour l’Education ;
  • Le sort difficile des journalistes indépendants ;
  • La coopération entre agences au sein du système onusien ;
  • La célébration du 75 ème anniversaire de la création de l’UNESCO ;
  • L’initiative Unesco sur la Science ouverte.

Sur tous ces sujets la Directrice générale a répondu avec précision en associant à plusieurs reprises ses ADG.

Une dernière intervention

Celle du délégué du Maroc (complétant celle qu’il avait faite lors des débats) qui à défaut de poser une question a souhaité émettre quelques idées sur l’état d’esprit qu’il faudrait avoir désormais en puisant notamment sur ce qu’avait dit lors des débats le représentant de la République Dominicaine :

« A l’aune des évènements que l’on vient de traverser, avec parfois de dures épreuves, sachons faire preuve d’humilité et de respect les uns pour les autres, lors de nos travaux soyons sereins, apaisés dans nos échanges et constructifs. Enfin, après le choc Covid que l’on a enduré, soyons convaincus qu’il faut changer nos approches des choses, de nos références et de nos modus opérandi. »