Exercice habituel au cours duquel, la Directrice générale apporte à la fois son commentaire et de nouvelles informations aux membres du Conseil, avec toujours beaucoup de clarté et des éclairages traduisant bien son engagement et ses convictions au service de l’UNESCO et du Multilatéralisme.

Le discours de clôture

En préalable, Mme Azoulay a tenu à saluer la confiance en l’UNESCO qui a été exprimée tout au long du débat introductif et l’esprit de consensus qui a constamment prévalu au sein du Conseil, un Conseil dont elle a rappelé tout le travail accompli au cours de son mandat au travers de quelques chiffres : 160 points examinés, 280 décisions… pour avancer significativement, avec efficacité (notamment grâce au groupe préparatoire) et le sens des responsabilités. Près de 70 programmes ont ainsi pu être adoptés et accompagnés, autant de décisions importantes pour relever les défis que doit traiter l’UNESCO. C’est donc avec des paroles de remerciement que la Directrice générale a introduit son propos, remerciement pour tout le travail accompli durant le mandat de ce Conseil, un travail conduit avec humilité, a-t-elle ajouté, qui a conduit à ce que l’Institution « reste solide et robuste, avec la préservation de valeurs partagées ».

Les thèmes qui ont été développés ensuite ont amené à balayer à nouveau les différents domaines couverts par l’UNESCO en faisant écho à la teneur du débat introductif et en donnant, toujours avec précision, certains nouveaux éléments d’informations ; on se propose de reprendre ci-après les principaux points qui ont retenu notre attention.

Beaucoup d’informations données sur tout ce qui touche à l’eau et qui, dans une large mesure peut se rattacher à l’ODD6, et aux autres activités de l’UNESCO au service de la nature et du vivant (formation à la bio-agriculture, aide au reboisement, initiatives pour prévenir les risques de catastrophes naturelles, participations aux projets lancés avec l’ONU dans le cadre de l’opération « muraille verte », coopérations au sein du projet BIOPAL (lac Tchad) et aide au Sahel.

Pour ce qui est de la Culture, on retiendra trois points :

  • L’attention à apporter aux impacts du dérèglement climatique sur les Patrimoines ;
  • Le lancement, par la Grèce, d’un projet « Patrimoine culturel méditerranéen » ;
  • Création, par l’Italie, d’une force d’intervention rapide pour sauvegarder les Patrimoines en cas d’urgence.

La DG ajoute que les questions relatives à la fragilisation des Patrimoines du fait du climat seront évoquées à Glasgow dans le cadre de la prochaine COOP26.

En rapport avec les préoccupations touchant la Paix et la Diversité, Mme Azoulay a souligné à quel point, il était important de ne pas oublier le passé, cela peut apporter plus de sérénité. Elle se félicite ainsi de la relance du registre des Mémoires du Monde comme l’ont fait plusieurs délégués, et remercie l’Albanie et la Palestine pour le rôle qu’elles ont joué. Elle insiste aussi sur les travaux menés pour amplifier l’action en faveur de l’Histoire de l’Afrique (nouvelle publication, actualisation et diffusion dans les écoles).

De l’importance de la préservation des Patrimoines culturels pour la Paix : c’est ce souci là qui a justifié au cœur de la crise du Covid l’organisation de rencontres comme en « Forum sur Art et Culture créative » et qui justifiera la création d’un « prix de l’économie créative » parrainé par le Bangladesh. La Directrice générale a aussi rappelé la contribution que peuvent apporter les villes et le dynamisme du réseau des villes créatives (246 membres), s’est félicitée de voir Accra déclarée capitale du livre pour 2022, a remercié l’Arabie Saoudite pour son aide financière dédiée à la protection des patrimoines. Elle appelle aussi à aller encore plus loin dans le cadre de la convention 1970 sur les biens culturels : elle dit sa satisfaction de voir des améliorations et invite à accélérer les restitutions.

Autre champ sur lequel l’UNESCO doit continuer de s’investir activement : l’Ethique. A l’instar de ce qui a été fait pour l’Intelligence artificielle, d’autres chantiers doivent être menés à bien, pour une éthique qui assure un développement au bénéfice de l’Etre Humain. Repousser les frontières à l’aide de la Science et des Technologies est un objectif stimulant, mais, nous dit la Directrice générale, cela ne peut se faire sans l’accompagnement d’une profonde réflexion, c’est ce à quoi s’emploient la COMEST et le CGIB : il est important que l’UNESCO organise de larges débats sur les sujets éthiques les plus sensibles, là où les innovations façonnent notre avenir, avec des promesses mais aussi beaucoup d’inconnues… et de risques, aurait-on pu ajouter. A propos des travaux en cours, Mme Azoulay a mentionné les travaux sur les Neurosciences qui mettront l’accent sur les questions du consentement et du respect des droits fondamentaux (rapport prévu pour décembre). Deux autres sujets importants ont été rappelés pour la dimension éthique qu’ils comportent : respect des identités linguistiques (notamment pour les populations autochtones) et la diffusion des Vaccins ( à considérer comme un bien commun comme cela a été bien spécifié dans la déclaration qui a été produite à ce sujet).

A propos des jeunes, deux réussites ont été rappelées (réseaux « jeunes et climat », ou des « jeunes chercheurs »), un vœu a été formulé au sujet du prochain Forum des jeunes : trouvez un consensus pour que la rencontre ait lieu… ce qui suggère l’existence d’un certain malaise autour de l’organisation de l’évènement.

Concernant les réflexions stratégiques, la Directrice générale s’est félicitées des apports du groupe de haut niveau. Il est important que l’UNESCO reste ainsi une fenêtre ouverte sur le monde, riche de sa diversité. A cet égard, elle souscrit aux observations formulées par de nombreux délégués pour qu’il y ait une bonne représentativité des populations au sein de l’institution et fait ressortir les progrès enregistrés ces deux dernières années, pour ce qui est de l’équilibre « hommes/femmes » ainsi que de l’origine géographique des membres du personnel.

Dernière information, à propos de la célébration du 75ème anniversaire de l’UNESCO en novembre : ce sera l’occasion, nous dit-on, de revenir sur le passé et les grands défis à relever pour l’UNESCO, et de faire le lien entre le temps d’avant et celui de demain tant il est important de concilier la mémoire de nos histoires avec l’avenir que l’on voit ou veut se dessinerMme Azoulay conclut ainsi son intervention en se référant à l’écrivain tanzanien A Gurna, lauréat du dernier prix Nobel de littérature, et l’idée qu’il exprime ainsi : Le passé est présent…et l’imagination commande la vie réelle.

Les Questions

On se limite ici au listage des questions, qui, la plupart, trouvent des réponses dans les discours de la Directrice générale ; les réponses données par la DG qui dans certains cas a appelé ses ADG à les compléter, ont simplement été des précisions ajoutées à des éléments déjà exprimés. En donnant ici le détail de toutes les questions, avec la mention du pays représentés par ceux qui les ont posées on peut voir la diversité des sujets qui suscitent l’intérêt des délégués et la nature de leurs préoccupations.

  • Que peut on dire des pertes de revenus du secteur culturel, des suites de la Crise Covid ? – Argentine
  • Que faire de plus pour aider et protéger les Journalistes, qui sont un élément essentiel pour la démocratie ? – Brésil
  • Quels enseignements tirer de l’opération de réhabilitation de MOSSOUL ? – Emirats-Unis
  • C’est l’ONU qui a invité à ce qu’on parle de bioéthique : qui fait quoi en ce domaine ? envisage-t-on d’édicter une nouvelle norme ? – Russie
  • Envisage-t-on d’autres opérations du type de celle menée sur MOSSOUL ? (voyez l’effet positif que cela peut avoir pour les jeunes)
  • Je ne vois pas bien de quoi il retourne avec le Forum des jeunes ; ne devait-on pas le tenir avant la CG ?
  • Quelle suite allez-vous donner au rapport sur l’éthique de l’Intelligence Artificielle ? – Japon
  • Tout particulièrement pour les PE ID, pays très vulnérables que l’on continuera d’aider, qu’envisagez vous de faire au titre de la protection contre les effets des catastrophes naturelles ? – Japon
  • Concernant le harcèlement sexuel et toutes autres formes de pressions, que dites-vous d’insertions de clauses particulières à ce sujet dans les contrats que vous passez avec les donateurs ? – Pays-Bas
  • Quel suivi des recommandations du rapport sur les futurs de l’Education ? – Ethiopie
  • On parle beaucoup de ce que devraient faire les gouvernements pour la promotion de l’histoire de l’Afrique ; que dites vous des politiques publiques qui seraient à envisager en faveur des industries créatives ?Ethiopie
  • Que pouvez vous ajouter de précis sur vos projets de révision des conventions portant sur la Culture (formulation, codification, mise en cohérence) ? – Tunisie
  • Vous nous avez indiqué qu’encore17 pays n’avaient toujours pas ré-ouvert leurs écoles, que dites-vous de cette situation ? que peut on faire pour remédier aux graves difficultés que cela va occasionner pour ces pays ?Togo
  • Qu’est devenu le projet d’école internationale pour la Culture de la Paix à Yamoussoukro ? – Togo
  • Avec quels acteurs l’UNESCO travaille-t-elle prioritairement sur les questions culturelles ? Quid au delà des collaborations avec les Etats ? – Kirghistan
  • Pourquoi n’entend-on plus parler du prix UNESCO « sciences de la vie » depuis deux ? – Guinée-Equatoriale
  • Quelles sont les activités prévues pour la célébration du 75ème anniversaire de l’UNESCO ? – Chine
  • La Convention de 1970 : partagez vous l’idée que les résultats obtenus sont très en deçà des attentes ? – Egypte
  • Le Forum des jeunes, quel jugement portez-vous sur les divergences de vue que l’on constate ?