Début d’année marqué en janvier par deux sessions CAMPUS UNESCO portant respectivement sur La « Lecture » et les « Océans », deux sujets bien différents suivis comme à l’accoutumée par plusieurs centaines de jeunes lycéens ou collégiens de la région parisienne, constituant un auditoire attentif et même parfois enthousiaste, à l’écoute de témoignages d’experts et de professionnels et volontiers ouvert au débat comme en témoignent les multiples questions posées par ce jeune public que parait motiver la discussion autour des enjeux sous-jacents aux thèmes qui leurs ont été présentés de façon très vivante et ancrée dans les réalités du Monde : leçon de choses en somme, ou leçons de vie.

Avant d’aborder les sujets du jour, comme toujours, Mme Dellinger la Responsable de ces CAMPUS présente ce que sont l’ONU et l’UNESCO, leur organisation, leurs valeurs avec des illustrations vidéo très pédagogiques.

« La Lecture » : source de richesse, mais l’exercice est à mener avec discernement

La session sur la Lecture a d’abord porté sur ce qu’on pourrait appeler « la lecture au sens classique » (le livre, la littérature notamment) avec mise en exergue de quelques idées comme par exemple : la lecture source d’enrichissement, une bonne façon d’exercer sa curiosité, le conseil de diversifier ses lectures avec une sélection intelligente. On aura remarqué le témoignage d’un jeune faisant part de l’enseignement de l’un de ses professeurs disant à sa classe combien la lecture « intensive » (… cinq livres par mois) lui avait apporté en termes de richesse de son vocabulaire et avait pu contribuer à son ascension sociale.

Autre angle de vue sur la lecture, plus moderne celui- là, que l’on qualifier de « lecture médiatique » avec comme grand témoin une journaliste d’origine syrienne experte en « édition digitale ». Témoignage très « personnel » où l’on a montré ce que pouvait être la liberté d’expression dans des pays où la censure impose sa loi… censure politique qui pouvait paraître être limitée à son pays nous raconte cette journaliste mais qui, hélas, peut exister aussi là où la liberté d’expression pourrait paraître comme une évidence. Pour ceux qui lisent la Presse écrite et, plus encore, ceux qui alimentent leur information par la consultation des réseaux sociaux, dans nos pays supposés exonérés de la contrainte du contrôle politique de l’information, d’autres fléaux existent, dont il faut prendre conscience : fléau économique (possibles atteintes à l’indépendance des journalistes lorsque les ressources sont apportées par les seuls actionnaires ou par les annonceurs avec le développement de la gratuité d’accès aux médias numériques ), fléau des réseaux sociaux (le buzz, les fake news, les manipulations en tous genres), le fléau de l’éphémère ou de la course au scoop. Alors les productions d’information ou d’analyse dont on prend connaissance sont biaisées, abrégées, mal vérifiées. Les journalistes voient leur rôle détourné, la qualité de leur travail se dégrade, leur vocation même est mise à mal.

Danger pour l’avenir de systèmes pouvant diffuser une bonne information, pour la qualité des productions éditoriales, c’est un premier risque important, mais ce qui est plus important encore dans ces conditions, c’est l’influence plus ou moins diffuse que ces graves défauts peut avoir sur le lectorat des organes d’information. Au terme d’un échange très animé, montrant sur ce sujet une grande sensibilité des jeunes, c’est l’idée qu’on aura retenue en conclusion : faites attention aux informations dont vous prenez connaissance, sachez prendre de la distance, ayez un esprit critique, soyez vigilants à la fois dans ce que vous lisez et dans les réactions que vous pouvez exprimer !

« Les Océans » – Rencontre des Navigateurs avec les Scientifiques : Sauver la mer c’est sauver l’humanité

Thème introduit en rapport avec les Objectifs du Développement Durable qui, au moins pour trois d’entre eux, concernent la mer et les océans : ODD 6 Eau propre, ODD 14 La vie aquatique, ODD 17 Partenariat.

Panel de discussion avec sept participants, deux chargés de mission auprès de la Commission Internationale de l’Océanographie (COI) et cinq Navigateurs (participants au grandes Courses type le Vendée Globe ou la course Jacques Vabre).

L’objectif de cette session était d’informer et de sensibiliser à propos des problématiques du moment en rapport avec les Océans… Si l’on en juge par le grand nombre des questions ou les applaudissements de certains propos révélateurs de beaux engagements ou évocateurs des risques et de ce qui est fait pour les atténuer, l’objectif a certainement été atteint.

Pour introduire le sujet, on a rappelé ce qu’était la COI et ce qu’elle faisait :

  • Pour promouvoir la connaissance des océans à considérer comme un espace partagé et suivis au travers d’un observatoire ;
  • Pour aider à élaborer des politiques publiques de protection au niveau des Pays et dans un cadre international (preuve de l’importance du sujet : 150 pays sont membres de la COI).

L’ambition de la COI est de développer une dynamique vertueuse concernant les océans, aujourd’hui gravement menacés, tout comme l’est notre Terre, sachant que les deux sont intimement liés.

Les Problèmes posés se manifestent de façon de plus en plus préoccupante  : dérèglement climatique, dépérissement des barrières de corail, et hausse du niveau de la mer. Interrogés pour savoir s’ils avaient connaissance de ces risques, la réponse a été massivement positive, plus encore que les réseaux sociaux, les questions autour de la Nature et ici les Océans révèlent à quel point elles touchent les jeunes.

Les cinq « marins » venus témoigner chacun à leur manière, et avec des parcours différents ont raconté :

  • Leur passion pour la mer, pour ne pas dire leur fascination ;
  • Les chocs qu’ils ont ressentis à la rencontre de certains désastres dont est victime la nature aquatique (dauphins noyés dans des nappes de pétrole, tortues victimes du plastique ingéré, l’explosion des sargasses envahissantes et tueuses du vivant etc.) ;
  • Et, à partir de là, leur engagement dans des démarches coopératives avec les scientifiques pour les aider à mieux connaître la situation des océans.

Ils ont décrit concrètement ce qu’ils faisaient au titre d’une collecte massive de données dans les zones les plus reculées (notamment la partie sud de l’univers, du côté de l’Artique.

Bouées dérivantes ou immergées en grande profondeur, capteurs de données relatives à la température, la salinité, analyse des particules fines de plastique, le corail, les planctons etc.), toutes ces big data sont régulièrement transmises par voie satellitaire vers les centres de recherche à des fins d’analyse et de cartographie.

Des premiers éléments statistiques dont on dispose, on mesure l’étendue de certains maux déjà présents dans les océans et notamment ceux en rapport avec le plastique, sous une forme apparente (les déchets découlant par exemple de la chute de containers) et, ce qui est plus grave, sous forme invisible (les particules fines). On doit plus prendre la mesure de ce phénomène insidieux qui tient aux dysfonctionnements de nos sociétés qui ne maîtrisent pas les effets de leur production et consommation de plastique. Le Plastique (surtout les micro plastiques) sont dangereux pour les écosystèmes du vivant par le biais de la chaîne alimentaire : ingestion de la matière par les poissons dont ensuite nous nous nourrissons.

La vitalité des planctons et des coraux font aussi l’objet d’un suivi étroit. D’eux dépendent grandement les organes du vivant. Ils ont besoin d’oxygène dont les océans sont un grand producteur, de l’importance de la mesure de cette capacité de continuer à en produire tout aussi massivement.

Autre grave perturbation pour la biodiversité, les algues qui du fait de la montée des températures prospèrent à l’envi et nuisent à la capacité des océans à capter le CO2.

En rapport avec la vie à bord, les navigateurs ont recours à des techniques écologiquement responsables, mises au point avec le monde de la recherche. Toute une série d’adaptations sont ainsi expérimentées avec des outils et comportements économes en énergie, non polluants, et orientés sur l’autosuffisance avec résolution de problèmes de stockage et de recyclage.

Quelques observations et conseils en guise de conclusion ont été adressés par chaque participant du panel à un auditoire manifestement content d’avoir entendu ces témoignages très concrets parfois illustrées de belles photos :

  • Informez vous sur tous ces sujets, parlez-en autour de vous, votre famille, vos amis ;
  • Vivez vos rêves ! (sous-entendu : comme nous avons pu le faire). Vous êtes conscients des menaces, demandez vous ce que vous pouvez faire pour aider à améliorer la situation à votre niveau ;
  • Bravo de vos bonnes questions ! Continuez à vous interroger, c’est bon pour progresser ;
  • Les questions environnementales sont globales, tout est lié (mer, terre, populations), c’est l’affaire de tous, on doit changer nos comportements, tous !
  • Donnez du sens à ce que vous faites ;
  • Ne pas céder au pessimisme et ne voir que ce qui va mal : il y a aussi de belles expériences avec de magnifiques progrès (exemple des espaces où on régénère la biodiversité) et cela doit inciter à continuer les actions protectrices, préventives ;
  • Restez curieux, suivez toutes nos expériences (par exemple sur nos sites ou sur ceux des projets dans lesquels on s’insère).