Cette célébration, organisée par l’UNESCO et le Défenseur des droits, a rassemblé, outre la Directrice générale de l’UNESCO – Mme Azoulay, le Défenseur des Droits – M. Jacques Toubon, le Président de la République – Emmanuel Macron, près de 300 jeunes, ainsi qu’un certain nombre de personnalités en lien notamment avec la Défense des enfants et l’éducation.

Madame Audrey Azoulay a ouvert cette célébration en rappelant que la signature en 1989 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant engage les 196 pays qui l’ont ratifiée. Des progrès ont été accomplis mais il reste beaucoup à faire, en matière d’Éducation notamment, sachant qu’un enfant sur six ne va pas à l’école, dont beaucoup de jeunes filles, et que des jeunes sont confrontés à des situations difficiles.
Elle a rappelé la personnalité de M. Janusz Korczak (1878-1942), éducateur et pédopsychiatre polonais, à l’origine de nombreuses innovations dans le domaine de l’éducation des enfants, qui professait que tout enfant a droit au respect. Il a été très important dans les combats menés en faveur des droits de l’enfant.

Monsieur Jacques Toubon, le Défenseur des Droits, s’est ensuite adressé aux représentants des 2 200 enfants venus de tous horizons et de tous milieux à l’UNESCO, accompagnés par 50 associations en provenance de toute la France, en leur indiquant qu’aujourd’hui ils avaient la possibilité d’interroger les personnalités présentes. Il a rappelé que le respect des Droits de l’Enfant est une préoccupation majeure. Et que cet évènement agit comme un aiguillon pour que les Pouvoirs Publics aillent plus loin. Déjà 30 ans que la CIDE a été signée mais la majorité des enfants ne connaissent pas leurs droits. Les enfants sont encouragés à PARLER et à S’EXPRIMER, ils sont écoutés.

Le Président Macron a exprimé sa fierté et sa joie que la France ait rapidement ratifié la CIDE. Il a rappelé que cela venait de loin, d’une culture politique : il a évoqué l’esprit de Rabelais, Rousseau, Françoise Dolto où l’enfant avait un droit dans la société. Il dit sa fierté et son humilité d’être présent avec les Défenseurs des Droits, les associations, les Magistrats, les travailleurs sociaux, les éducateurs, tous ceux qui œuvrent chaque jour pour les droits de l’enfant.
Il a eu une pensée particulière pour nos professeurs qui nous aident à grandir. Des combats sont encore à mener, notamment pour les enfants en situation de handicap, en développant une école inclusive.

Il déclare être volontaire et déterminé sur tous ces sujets. Et pour passer de la Convention aux actes, souligne 3 chantiers essentiels :

  • Le combat en matière de l’éducation du droit à la différence : plus vite on est accompagné, plus vite on sera heureux et on deviendra un bon citoyen. Des actions ont été menées par le gouvernement. Partout, il faut des personnes comme des AVS pour accompagner des personnes fragiles. L’âge de la scolarisation obligatoire a été abaissé à 3 ans car cela change beaucoup de choses d’être à l’école. Il a rappelé l’importance des 1 000 premiers jours de l’existence, et a évoqué une mission confiée au pédopsychiatre, Boris Cyrulnik, afin d’étudier comment agir pour accompagner au mieux les enfants pendant les 1 000 premiers jours. Quand un enfant grandit dans une famille avec amour, il est déjà bien armé. Il faut réfléchir également à la façon de mieux accompagner les parents dans leur rôle d’éducateurs. La Finlande est citée comme exemple d’une société plus inclusive, qui réussit mieux dans ce domaine.
  • Le combat contre les violences faites aux enfants (violences morales, physiques, sexuelles) qui sont exercées avant tout dans la famille, conduisant parfois à des drames. Les enfants doivent apprendre à parler. Il faut lever un tabou, c’est un combat culturel. Protéger les enfants, c’est apprendre à dire, à respecter, à écouter. A cet égard, les Pouvoirs Publics ont aussi un droit d’ingérence, il faut assumer. Ce combat ne s’arrête pas à la famille, c’est aussi à l’école : quand on se moque d’un enfant isolé en en faisant un bouc émissaire. Ce harcèlement peut paraître innocent mais il peut conduite à des drames. Cela peut se passer à l’école, et aussi sur les réseaux sociaux. La Société doit se mobiliser : 22 actions sont menées contre la violence faite aux enfants, pour les protéger des personnes potentiellement dangereuses. La consultation d’images pornographiques est désormais punit de 5 ans d’emprisonnement. Un fichier des personnes potentiellement dangereuses est maintenant disponible. Il doit être obligatoirement consulté par toutes les personnes qui dirigent des crèches, des écoles. C’est un devoir.
  • Il faut également protéger les enfants dans l’espace numérique où de nouvelles menaces (comme les sites pornographiques) ont surgi par rapport à 1989. Une mesure sera appliquée dès 2020 afin de permettre aux parents de reprendre le contrôle de l’espace numérique, avec le contrôle parental automatique par défaut. On donne 6 mois aux acteurs de l’internet pour le mettre en place, sinon ce sera encadré par une loi. Il sera également précisé dans le code pénal que la déclaration de son âge en ligne ne suffit pas. Si les sites ne respectent pas la nouvelle obligation visant à lutter contre le harcèlement en ligne, alors il y aura de nouvelles sanctions.
    Ce combats devra devenir européen, et aussi international. Le Président demande au Secrétaire d’État de travailler dans cet esprit, contre le cyber harcèlement, contre l’accès à des sites pornographiques et contre l’exposition précoce aux écrans.

Puis Emmanuel Macron s’est adressé aux enfants :

« Apprenez vos droits, parlez, libérez la parole. Mais ces combats ne doivent pas vous faire oublier l’innocence de l’enfance et d’être heureux ; le droit à découvrir la vie, l’amitié, l’éducation. On doit vous aider à grandir. Je vous donne rendez-vous à l’Élysée dimanche 26 janvier 2020, qui est la date anniversaire de cette Convention, pour faire un point sur les avancées et les continuer. Merci ».

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