Cette session a été ouverte par Audrey Azoulay. La Directrice générale de l’UNESCO a rappelé que la COI, créée en décembre 1960 avec l’appui d’une quarantaine d’Etats Membres, aura été, dans les dix années qui ont suivi, à l’origine d’une prise de conscience internationale du rôle des océans dans le monde et de la nécessité d’en approfondir les connaissances scientifiques, ce qui amena l’UNESCO à déclarer 1962 comme année internationale de l’Océanographie.
Les Acteurs
Depuis lors, bien des progrès ont été réalisés dans la progression de la connaissance des Océans et en particulier de leur interaction avec les autres secteurs de la planète.
Une vingtaine d’intervenants représentant la plupart des continents ont pris la parole sur ce thème en des termes qui sont restés assez généraux, ce qui est bien compréhensible puisqu’il s’agissait d’une commémoration pour célébrer les résultats de ces 60 dernières années d’existence de la COI.
Aujourd’hui, la COI compte environ 150 Etats Membres. Si les États-Unis n’en font plus partie depuis son retrait de l’UNESCO (défection que de nombreux intervenants ont déplorée), il reste toujours de nombreux membres intéressés ou concernés dont une quarantaine d’entre eux très actifs et 3 ou 4 pays particulièrement impliqués : la Suède, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal.
Les Activités
La COI est depuis peu associée au GIEC au titre de son expertise spécialisée pour l’étude des questions climatiques au niveau mondial/ONU. L’impact déterminant des océans sur le climat est maintenant largement reconnu.
Un rappel : l’Océan absorbe 25% du CO2 et 93% des excédents de chaleur générés par l’homme depuis l’industrialisation de la planète.
Depuis ces dernières 20 années, plusieurs secteurs clés ont été l’objet des travaux de la COI :
- La cartographie des fonds marins, non seulement en termes de relief, mais aussi en ce qui concerne les courants sous-marins et leurs parcours géographiques. A cet égard il faut rappeler que les masses d’eau en profondeur ne se mélangent pas, mais conservent leurs spécificités propres (température, salinité, teneur en oxygène etc. ), d’où l’intérêt de connaître leurs parcours.
- L’influence des océans qui sont les seconds après le soleil en termes d’impact sur le climat : il est important de connaître et de suivre les données relatives aux échanges mer/atmosphère à la surface des mers. Aussi les orateurs ont rappelé la participation active de la COI à la COP 21 qui s’est tenue Paris à ce sujet.
- La mise en place d’un réseau de surveillance maritime des tsunamis, afin d’anticiper les inondations de certaines zones et de les exposer à ces catastrophes.
- Analyse et suivi des pollutions notamment celles dues aux plastiques et à l’acidification des mers : préconisation de mesures préventives ou correctrices.
Les Moyens
Enfin, une partie significative des interventions a porté sur les conditions de fonctionnement de la COI :
- Au plan financier : les océans ne recueilleraient que 1,7% des budgets de recherches dans le monde. Un appel vibrant a été plusieurs fois réitéré pour que soient renforcées les ressources de la COI.
- Les pays « riches » (à l’exception notable des États-Unis depuis qu’ils se sont retirés) sont les principaux apporteurs de ressources, en moyens financiers et en chercheurs, ce que tous les représentants s’accordent à reconnaître mais certains intervenants ont fait observer que ce fait incontestable ne devrait pas pénaliser les autre États dans l’exploitation des résultats obtenus ou les transferts technologiques, ni provoquer de ségrégation dans les relations entre chercheurs.
L’Océanographie et les objectifs de l’UNESCO
Ont été soulignés les liens entre les structures dédiées aux recherches océanographiques et les objectifs de l’UNESCO : la Paix, la Lutte contre la pauvreté, la promotion de l’éducation et de la parité homme/femme. Avec des applications très concrètes, les résultats de la COI en donnent l’illustration.
A noter, en conclusion, que le rapport 2020 de la COI devrait sortir très prochainement : il s’agit du Global Ocean Science Report 2020, qui sera suivi par la publication d’un autre rapport annoncé pour 2025 dans la cadre du programme Océan de la prochaine décennie (2020-2030).