Cette conférence a réuni une centaine d’ONG partenaires de l’Unesco, sur le thème : « Ré-enchanter le Monde avec l’agenda pour le développement de l’après 2015 ». Elle avait aussi pour but de prendre acte du mandat 2012-2014 du comité de liaison présidé par Patrick Gallaud, et de désigner un nouveau comité et un nouveau président.

conf_ongEn ce qui concerne la structure : la nouvelle présidente élue est Martine LEVY (Association mondiale des guides et des éclaireuses AMGG). Les membres sont Patrick Gallaud (AFAL), M. Shen Che (China Folklore Photografic Association), Mme Victoria Lovelock (Comité de coordination du service volontaire International), Philippe Beaussant (Conseil international des organisations de festival de folklore et d’arts traditionnels), Pablo Gentili (conseil latino-américain des sciences sociales), Mme Ivelina Kyutchoukova (fondation Sozopol), Mme Aïcha Bah Diallo (Forum des éducatrices africaines), Thierry Brault (OIEC), Cyril Noirtin (Rotary International). Ces désignations sont le fruit d’un savant dosage de régions du monde et de statut de consultant ou d’association, au travers desquels les électeurs doivent se prononcer.

Les interventions, exposés et débats

Selon le processus de l’Unesco, ils ont porté sur la culture, l’éducation, l’eau et de climat, avec une orientation prioritaire en faveur des jeunes, de l’éducation pour tous et permanente (EPT), et du développement durable, le tout étant au service de la Paix dans le monde.

tribuneMadame Irina Bokova, a prononcé un discours sans ambiguïté sur les menaces portant sur la culture et le patrimoine culturel, objets de menaces et d’attaques, et appelant les ONG à jouer un rôle fondamental dans la diffusion d’une culture de paix et notamment auprès des jeunes.

Ce thème de l’éducation pour tous et tout au long de la vie a été repris, en symbiose avec la nécessité de transmettre la culture et de former les jeunes à la connaissance des autres cultures dans la perspective d’un dialogue interculturel porteur de paix. Cette culture doit concerner non seulement les langues et les sciences mais aussi les arts, le folklore, et prendre en compte les industries culturelles (théâtre, musique, cinéma, TIC, mais aussi le tourisme culturel).

L’autre thème porteur était le développement durable sous deux de ses composantes, l’eau et les changements climatiques.

Le thème de l’eau était sous-tendu aux conclusions du forum de Yamoussoukro : la question de l’accès pour tous à l’eau est surtout cruciale en Afrique, mais aussi ailleurs. L’objectif légitime de 20 litres d’eau par personne et par jour serait accessible si l’organisation de la distribution de l’eau dans les territoires, et l’éducation au respect de la propreté de l’eau étaient mieux pratiquées. Cette question concerne des accords entre états riverains des mêmes sources, fleuves et rivières, l’organisation de l’adduction d’eau dans les agglomérations et la lutte contre les pollutions des sources et des rejets. Ainsi la Guinée qui serait un réservoir d’eau pour l’Afrique, n’est pas en mesure d’assurer l’approvisionnement en eau de Conakry.

En ce qui concerne les changements climatiques, si les références aux travaux du GIEC ont été citées, la responsabilité humaine a moins été évoquée que la nécessité de prévoir le futur en développant les systèmes d’observations et les connaissances sur le climat, en éduquant les populations et en prenant en compte l’expérience des anciens qui ont accumulé tout un savoir-faire dans les poussées de fortes températures dans les villages.

Il est à noter que toutes ces considérations sur l’éducation, la culture, l’eau et le climat s’inscrivaient dans la perspective d’un sommet des chefs d’État et de gouvernement en septembre 2015 à New York, à l’ONU, sur le programme post 2015 sur le Développement Durable.

Ce sommet sera précédé par une conférence sur l’Éducation à Séoul en mars 2015, une réunion sur l’éducation et le développement durable en Norvège en juin 2015 et une conférence sur le développement durable qui aura lieu à Paris en novembre 2015.

Dès lors toute l’année 2015 sera centrée sur la manière pour les ONG concernées de se positionner en vue du RDV de New York.

Le stand du CCIC

Le stand du CCIC dans le hall d’accueil de l’UNESCO

La clôture

Deux événements à signaler :

  • Une « Résolution » votée difficilement par les ONG, et dont les termes se cantonnent prudemment au langage de Paix, de culture, de Développement durable et d’éducation. Il s’agit d’un texte formel recommandant essentiellement un travail « transversal » des ONG, la poursuite des Forums et journées lancées par le Comité précédent, et la nécessité d’assurer le suivi des conclusions des forums passés et à venir. Ce texte volontairement contenu par ses auteurs dans la méthodologie et le formalisme a été sévèrement critiqué en séance par certains représentants d’ONG qui ne retrouvaient pas la teneur des débats des 3 jours. Paraîtront aussi en annexe de cette résolution, la liste des propositions nombreuses et diverses formulées par les ONG lors d’une séance d’échanges et propositions d’actions.

  • La lecture officielle d’un appel à la Paix, signé par plus de 70 ONG, œuvre d’un lobbying efficace et d’autant plus apprécié qu’il signifiait la volonté affirmée des ONG d’apporter leur voix dans le concert de tous ceux (notamment des organismes internationaux) qui œuvrent pour une paix dangereusement menacée et qu’il répondait à l’appel à la Paix lancée par la Directrice Générale.

En conclusion :

  • Les ONG attendent une proposition de programme du nouveau comité de liaison.

  • L’année 2015 sera concentrée sur la préparation du sommet des chefs d’État à New York, portant sur le programme post 2015 du Développement Durable.

  • La résolution finale permet au moins de s’appuyer sur la notion de transversalité dans les actions des ONG, ce qui pourra peut-être aider le CCIC dans ses propositions.

Denis CHAIGNE