Dans le cadre de la Journée internationale de la paix des Nations unies, célébrée le 21 septembre 2021, l’UNESCO, via son bureau de Bruxelles, a organisé une conférence en ligne intitulée « Contre la désinformation et les discours de haine en ligne pour favoriser la paix », avec la participation de représentants de l’ONU, de l’UNESCO et de l’Union européenne, d’une part, des acteurs de terrain de l’autre, mais également des porte-paroles européens des GAFA (Google et Facebook).

Les intervenants de la séance d’ouverture, qui portait sur la gouvernance des contenus mis en ligne sur les plateformes, se sont accordés sur le principe de transparence, tout en soulignant la complexité du problème et la nécessité de travailler ensemble.

Un autre volet était consacré à deux projets de l’UNESCO, financés par l’Union européenne.

  • Le premier qui s’intitule, « Social Media 4 Peace » a été introduit par une courte vidéo de quelques clips (portant sur : l’incitation au génocide, la désinformation sous l’ère Trump ou encore tournant autour du slogan « We are not dogs »…) mettant particulièrement en évidence « la puissance de feu » parfois malsaine des réseaux sociaux dont la rapidité de diffusion des messages est devenue spectaculaire : dans certaines circonstances, elle a pu a pu atteindre 10 000 tweets par seconde. Ce projet, lancé en 2021, est destiné à contrecarrer les discours incitant à la violence et à la haine sur les réseaux sociaux, il doit durer trois ans, il se concentre sur trois pays pilotes : la Bosnie-Herzégovine, l’Indonésie et le Kenya.
  • Le second projet, « CoronavirusFacts : lutte contre la désinfodémie sur le COVID-19 dans les environnements sujets aux conflits » va s’achever en octobre 2021. Il avait pour objectif de permettre aux médias de diffuser en temps de crise de l’information fiable, dans la langue des populations concernées, pour pouvoir mettre localement en place des actions susceptibles de faire obstacle à l’exploitation politique de la situation et de sensibiliser les jeunes aux risques d’éventuelles manipulations malveillantes dommageables pour leur éducation. Le bilan du projet – qui concerne de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique Latine et des Caraïbes, ainsi que l’Afghanistan et l’Irak – a été évalué positivement et a apporté des enseignements qui ont été jugés utiles pour passer à l’action plus facilement en cas d’autres crises.

Par ailleurs, un groupe de discussion, intitulé « Contextualisation des contenus mis en ligne préjudiciables pour favoriser la paix », traitait du difficile équilibre à trouver entre contrôle de la diffusion de contenus porteurs de violence et de haine et respect de la liberté d’expression et de la démocratie. Après avoir évoqué les différentes catégories de désinformation (permanente dans certains contextes, résultat d’influences politiques…), il a été fait observer que, s’il y avait un évident besoin d’une régulation à l’échelon mondial, s’appuyant sur la DUDH, sa mise en œuvre devait nécessairement être complétée et modulée au niveau régional/local en prenant en compte les spécificités culturelles et sociales. Mais la première difficulté à surmonter reste de définir les contours des données concernées.

Si cette journée de conférence a été introduite, depuis Paris, par Tawfik Jelassi, Sous-Directeur chargé à l’UNESCO, du secteur de la Communication et de l’information, elle a été clôturée, depuis Bruxelles, par Louise Haxthausen, représentante de l’UNESCO auprès de l’Union européenne.

La diversité des intervenants et les angles d’approche complémentaires ont permis d’aborder largement le sujet de cette conférence. Il reste à espérer que la volonté exprimée de collaboration et de transparence des GAFA soit suivie d’actions concrètes.