Cette dernière réunion plénière s’est tenue le 10 juillet dans les conditions habituelles mais sur un laps de temps plus court que d’ordinaire. L’essentiel a porté sur la restitution des travaux en Commissions (FA, Finance et Administration, PX, Relations Extérieures, et la conjointe FA-PX). Les textes discutés et amendés au cours de ces travaux ont été tous approuvés lors de cette dernière séance plénière (décisions, rapports, avis sur des projets de consultation etc.).
Les dates de la 210ème session ont été approuvées (4-18 novembre prochain) après deux interventions de délégués au sujet d’une éventuelle prolongation de cette session au prétexte que les travaux en commission absorbent maintenant de plus en plus de temps comme cela s’est vérifié lors de la présente session avec la nécessité de séances supplémentaires ou prolongées tard dans la soirée. L’idée a été retenue, mais seulement comme une éventualité, et c’est le Bureau qui statuera à son sujet en septembre lorsque le détail de l’organisation du prochain Conseil sera décidé. Un autre délégué est intervenu à propos de cette question de la lourdeur des travaux en suggérant d’optimiser l’utilisation du temps consacré aux délibérations en Commission de deux manières : moins s’appesantir sur les questions sémantiques ou de pure forme et chercher à mieux organiser les discussions en amont avec des échanges informels permettant de bien préparer les échanges (identifier les points problématiques pour leur consacrer prioritairement les délibérations).
On donne ci-après les points qui ont retenu notre attention.
La déclaration sur le Racisme
La proposition présentée par l’un des Etats initiateurs (la Corée) et expressément soutenue par une quinzaine de pays membres, n’a pas été retenue ; elle sera réexaminée à la prochaine session du Conseil. Le Président, à la suite d’une brève intervention du délégué de la Corée, a conclu l’échange en indiquant que c’est une question de la plus haute importance, et qu’il s’agit de revoir simplement la formulation de cet appel.
Le BIE – Bureau International pour l’Education
Assez peu évoqué en séance plénière, le sujet auquel beaucoup d’Etats restent sensibles, a fait l’objet de nombreuses discussions en Commission ; si des améliorations ont bien été notées, le dossier n’est pas encore refermé ; il a été décidé de poursuivre les travaux au sein d’un nouveau groupe de travail représentatif de tous les groupes géographiques qui devra présenter un rapport au prochain Conseil. En attendant le BIE continuera avec un statut provisoire.
Le Budget et le cadre structuré retenu pour la présentation des éléments financiers
Satisfaction à la fois sur la forme (présentation plus claire) et sur le fond (la situation financière est moins critique qu’elle n’a été notamment en raison des apports extra-budgétaires).
Question posée sur les impacts des initiatives nouvelles prises dans le contexte Covid-19 ; le Secrétariat indique que la situation reste sous contrôle, que la Directrice générale a pu utiliser les éléments de flexibilité dont elle dispose pour faciliter des redéploiements (exemple : virement d’une ligne budgétaire à l’autre pour répondre aux besoins les plus urgents).
Il est indiqué qu’un rapport sera produit lors du prochain Conseil pour permettre de visualiser les impacts budgétaires de la crise Covid-19.
Il est demandé de veiller à un certain équilibre entre ce qui vient du budget ordinaire et les allocations extra budgétaires dans la répartition des fonds.
Les Questions Ressources Humaines
Le Secrétariat a fait observer que l’UNESCO est plutôt bien placée au sein de l’organisation onusienne pour ce qui est la diversification géographique (plus de 140 nationalités représentées dans le personnel) et l’équilibre Homme-Femme, jusqu’aux niveaux les plus élevés (ADG DG, Directeurs).
L’attention a été appelée sur les problèmes que peuvent encore poser la vacance de certains postes et une mobilité qui, si elle est excessive, peut entraîner une perte d’expertise au sein des programmes.
Le Secrétariat fait valoir le rôle que peuvent jouer les Etats pour aider au recrutement des experts.
Le Projet Transformation stratégique
Point d’étape très complet présenté en réunion conjointe des deux Commissions FA et PX par l’adjoint de la Directrice générale en charge du projet, M Xing Qu. Tout en saluant les progrès notamment en matière de transparence, les délégués ont exprimé le souhait d’avoir plus d’éléments d’information sur certains points et notamment la stratégie poursuivie en matière de communication.
La viabilité du Réseau
Le document présenté lors de la conjointe a été apprécié ; la réactivité et l’efficacité du réseau ont été saluées d’autant plus que les moyens qui lui sont alloués lui sont comptés ; à ce sujet un renforcement des dotations est souhaité. Une question a été posée à propos des réformes structurelles (quid des bureaux interdisciplinaires régionaux ?).
Les risques institutionnels (suivi des risques)
Un état a proposé qu’à la liste des 10 risques actuellement suivis soit ajouté le risque sanitaire.
Les Consultations
Une série de rapports traitant des prochaines consultations a été approuvée. Ainsi, vont être prochainement organisées des consultations sur l’Education dédiée aux questions touchant la Paix et les Droits de l’Homme, sur l’apprentissage et l’Education des adultes, sur la Science et les chercheurs scientifiques.Les amendements apportés lors des discussions en Commission ont notamment concerné les conséquences de la crise Covid-19 (en faire explicitement ressortir les effets).
Le Comité des Recommandations
Sur la base des documents produits concernant les pratiques et les procédures, et lors des délibérations du CRE il a été fait état d’une bonne évolution d’ensemble et d’une optimisation du suivi des normes.
Les réunions du Conseil en mode virtuel
Le délégué du Bangladesh qui a animé les travaux d’un groupe de travail sur la question du fonctionnement du Conseil en cas de confinement a donné quelques éléments d’informations complémentaires à l’appui de la décision soumise au Conseil : les propositions n’impliquent pas de modifications du règlement, si le fonctionnement en mode virtuel pourra s’opérer, avec au besoin des discussions préparatoires à mener de façon informelle, deux principes devront être respectés : assurance des accès de tous et égalité de traitement.
Les propositions sont approuvées, le Président du Conseil se félicite du résultat ; En cas de crise, le Conseil exécutif dispose maintenant d’un outil et d’une méthode de travail de grande valeur.
Les Futurs de l’Education
La Commission PX a pu bénéficier d’une communication spéciale en mode vidéo de la présidente éthiopienne du Groupe de Haut niveau.
Large soutien des Etats confirmé, l’UNESCO voit ici son rôle de chef de file en matière d’Education renforcé à juste titre au sein de la famille onusienne.
Dans cet exercice de réflexion prospective, on insiste pour qu’il soit mené en étant très participatif (importance des consultations)
Il a été dit que le rapport à venir devra avoir une importance au moins aussi grande que celle qu’ont pu avoir les rapports Delors ou E Faure.
Lors de la discussion, les intervenants ont indiqué un certain nombre d’éléments qui leurs apparaissent importants à souligner : être réellement visionnaire, bien mettre en évidence une exigence humaniste, la question du Numérique, la place et la mission des Enseignants, l’Education de la Citoyenneté.
L’Alphabétisation et l’accès à l’Education pour tous devront être deux autres sujets à pleinement prendre en compte.
L’ADG Education a souscrit pleinement à l’idée de bien mettre en valeur deux points essentiels : la dimension humaniste et l’interdisciplinarité ; elle a aussi indiqué qu’on devait pouvoir faire le lien avec ce qui se fait ou se dit au titre de la réalisation de l’ODD4 de l’agenda 2030.
Autres sujets relatifs à l’Education
Le Plan d’action « alphabétisation » a été discuté après présentation par l’ADG. Ont été soulignés les points suivants : se soucier de bien couvrir les populations en zones rurales, des personnes défavorisées (petite enfance, jeunes filles et femmes, autochtones…).
A propos des initiatives qui pourraient prises par le secteur Education après la Pandémie, l’ADG indique qu’un livre blanc est en préparation. A cet égard, le risque d’un recul de l’Education, , constitue une grande préoccupation particulièrement en Afrique. Le Secrétaire Général de l’ONU attache beaucoup d’importance à ce sujet, il sera l’objet d’une discussion au sein d’un groupe de haut niveau à New York en septembre.
Si beaucoup d’initiatives ont été prises pour aider les institutions éducatives à faire face aux effets de la crise Covid-19, en la matière, et comme pour le suivi de l’ODD4 en Afrique, la coordination des opérations ne donne pas encore pleinement satisfaction.
Concernant le pilotage global du suivi de l’ODD4 pour lequel l’UNESCO, chef de file, on appelle à améliorer la situation (observation des services d’audit).
L’ADG Education a rappelé qu’en dehors de l’attention à porter aux personnes désavantagées (souci d’équité et d’inclusion), trois priorités sont à retenir : les jeunes, l’équilibre du genre, et le développement durable.
Les activités relevant du domaine Science, l’eau, le dérèglement climatique
L’importance des questions touchant à l’eau a été rappelée pour inviter à ne pas réduire les activités dans un domaine aussi essentiel.
Concernant le dérèglement climatique, il a été fait observer que sur cette question complexe l’UNESCO doit pouvoir tirer parti de ses compétences presque toutes impactées.
La Priorité Afrique
Elle est révisée de manière à ce qu’elle puisse mieux se traduire par des retombées-terrain répondant aux besoins des Etats. Ce souci de voir la priorité mieux mise en œuvre devra se trouver bien traduit dans le prochain C4 (orientation MT) et dans le document C5 (budget). Ces préoccupations formulées dans le document établi par le secrétariat sont unanimement partagées.
Les Conventions de 1954 et 1970 sur les Biens culturels
Ces deux conventions concernant les biens culturels (protection dans les zones de conflit et lutte contre les trafics et autres activités illégales) prouvent leur utilité avec la persistance de conflits et la recrudescence des trafics.
Conclusion de la 209 ème session : intervention du Président du Conseil exécutif, M Agapito Mba Mokuy
Le Président a d’abord dit sa grande satisfaction d’avoir vu prévaloir un esprit de consensus tout au long des travaux de cette session, et plus particulièrement lors des délibérations en Commission. Il s’est félicité de la teneur des débats qui, notamment pour « l’après Covid-19 », vont aider à préciser les lignes de conduite de l’UNESCO, une institution qui doit pouvoir avancer en répondant à ce qu’on attend d’elle, en se montrant innovante, inclusive, exemplaire, capable d’édicter des normes. En ce temps de grandes difficultés le rôle de l’UNESCO au service de la Paix et du Développement apparaît plus nécessaire que jamais, son Mandat l’exige, il lui faut aller de l’avant notamment en assumant pleinement ses responsabilités dans le domaine Education. Parmi les nombreux sujets importants traités par l’Unesco , M Agapito Mba Mokuy en retient trois qui sont d’actualité et/ou qui répondent à des préoccupations bien exprimées lors de cette session : les jeunes, l’éthique de l’intelligence artificielle et la priorité « Petits Etats Insulaires et Développement » (PEID). Il faut aussi pouvoir compter avec une Unesco proche du terrain et collaborant étroitement avec les Etats. De l’importance ici d’un réseau viable et de moyens suffisants (financiers, intellectuels, structurels).
Comme c’est l’usage a conclu son message en adressant ses remerciements à tous ceux qui ont concouru à l’organisation et au succès de cette 209 ème session : ses vice-présidents, le président du groupe préparatoire, les présidents de Commissions et des groupes de travail, tous les personnels du siège ainsi que la Directrice générale dont il a salué l’implication forte (pro-active) et le souci d’une bonne information.
La séance s’est terminée sur une note musicale, avec le délégué de la République dominicaine– un diplomate artiste en somme– qui a chanté un chant de Paix accompagné de sa guitare et fait reprendre en chœur par l’auditoire une série de nadas comme autant de rejets face au risque de la guerre.