Le Conseil exécutif, pour cette 212ème session, a inscrit à son ordre du jour au point 36 le thème du partenariat UNESCO-ONG (PNG). Le CIONG s’est réuni le 8 octobre pour une discussion et la mise au point d’un texte de décision sur le sujet en question. Trois points à retenir : appel à plus de diversité, invitation à plus d’implication des PNG dans les programmes, l’organisation d’un prochain Forum international en décembre.

Présidé par Madame Tamara Rastorac Siamashvili, Ambassadrice déléguée de la Serbie, dont le mandat vient à échéance, l’échange a été très consensuel ; le projet de Décision produit par le Secrétariat a été validé avec peu d’amendements ; il rappelle la pertinence et la portée des actions de coopération entre l’UNESCO et les ONG, et entérine les propositions faites par les services pour le renouvellement, la radiation ou l’inscription d’ONG (ou de Fondations) dans le cadre de leur partenariat comme associé ou consultant.

Propos introductifs de la Présidente du Comité

Dans son rapport d’activité, la Présidente du Comité a fait référence au projet de décision soumis à l’appréciation des délégués, a rappelé que cette réunion tenue « en mode présentiel » (ce dont se sont félicités plusieurs participants) intervient après une longue période durant laquelle n’ont pas pu avoir lieu la poursuite des débats sur les réflexions thématiques ; sur la base de ce qu’elle a pu entendre remonter des membres du Comité, elle a souligné les choses suivantes :

  • Il est bien de renforcer les liens de coopération avec l’UNESCO autour des réflexions thématiques (ce qui renvoie à la question des forums, mais cela n’a pas été dit explicitement).
  • A ce sujet, beaucoup reste à faire (les modalités, l’international, le choix des thèmes en liaison avec les Commissions nationales).
  • Comme le feront beaucoup de ceux qui se sont exprimés, elle insiste sur la nécessité de promouvoir la diversité géographique.

Elle remercie la Finlande qui, dans un document spécifique, a invité le CDL a aller au-delà des seuls débats thématiques, et à plus mettre en lumière le rôle des ONG pour la réalisation des ODD à l’horizon 2030, en organisant notamment un évènement spécifique, en marge de la prochaine Conférence générale.

Intervention du Président du Comité de liaison (CDL) (Monsieur David Grosso)

  • Rappel des initiatives récentes ou à venir du CDL.
  • A été soulignée l’importance des réflexions thématiques et notamment celles qui sous-tendent les forums comme cela sera le cas les 6 et 7 décembre, avec pour thème de ce douzième forum international, l’Education à Citoyenneté mondiale face aux défis du développement durable et du dérèglement climatique.
  • Autre point mis en évidence par le Président du CDL : la nécessité d’obtenir une meilleure représentation des diverses régions du monde, par exemple en développant des webinaires régionaux plus diversifiés.
  • On retiendra aussi, un peu comme un appel, le souhait exprimé en faveur d’un développement des coopérations avec l’UNESCO privilégiant les Programmes.
  • En conclusion, D Grosso a confirmé ce qu’était la vision du CDL quant aux valeurs à promouvoir, à savoir l’inclusion et la diversité.

Intervention du directeur du Bureau de la Stratégie et de la Planification (M Le Saux)

Le Directeur du BSP de façon succincte mais très clairement s’est félicité du renforcement des relations avec le CDL et les ONG dans le cadre d’un partenariat qui a toute sa valeur, pour les Secteurs et les Programmes.

Il a détaillé la question de « renouvellement-radiation-nouvelles inscriptions » des ONG (150 figurent parmi les partenaires à ce jour).

Ont été aussi mentionnées les contributions très utiles qu’ont apportées les ONG en réponse à la consultation sur les documents C4-C5.

Les PNG sont des Partenaires clefs conclut Jean-Yves Le Saux, par leur expertise et leur expérience du terrain, nous dit-il, elles peuvent offrir des synergies dans ce que fait l’UNESCO aussi bien dans ses plaidoyers que dans la mise en œuvre de ses programmes.

Dix représentants d’ONG se sont exprimés brièvement

Ils ont surtout indiqué les principaux objectifs de leurs organisation et l’étendue de leur implantation dans le monde. Ces précisions montrent bien les complémentarités voire les similitudes qu’elles ont avec l’UNESCO : large présence internationale, attention toute particulière aux personnes ou populations vulnérables (la violence faite aux femmes, la question des réfugiés, l’éducation notamment).

Comme cela a été relevé par M Le Saux dans sa réponse aux questions posées et observations formulées, cette dizaine d’interventions a montré toute la diversité et la richesse des activités des ONG ; en l’occurrence, se sont ainsi exprimées les représentants d’ONG actives dans des domaines aussi différents que : la Musique, le Patrimoine, l’Education et l’Apprentissage, Les Femmes comme Mères, ou comme responsables dans le monde des affaires, la défense des Cultures autochtones.

Ces interventions auront permis aussi d’insister à nouveau sur l’importance des ONG comme composantes de la Société Civile avec trois fonctions importantes : celle de lanceurs d’alerte, d’acteur sur le terrain au service des populations et porteurs de réflexions ancrées sur la vraie vie.

Quelques observations ont été émises par douze délégués des Etats

Espagne : importance du pluralisme et des acteurs de la société civile pour nourrir des débats contradictoires, nécessité de l’écoute bienveillante d’idées pas forcément consensuelles, et d’être ancré dans la vraie vie des populations comme le sont les ONG.

Maroc : renforcer les dialogues « ONG-Etats », particulièrement lors de l’organisation des débats thématiques, en restant « ouvert » et « équilibré ».

Kiirghistan : insistance sur le rôle des jeunes dans les ONG, interrogation sur l’absence des jeunes sur la liste des lauréats des prix UNESCO.

Ghana : les ONG ont toute leur pertinence, elles gagnent à coopérer avec les Etats, elles peuvent beaucoup apporter aux Programmes.

Grenade : il faut saluer tout ce que font les services, pour favoriser les approches intersectorielles et promouvoir les meilleures pratiques dans les coopérations à mener. Veiller à ne pas oublier les petites Etats insulaires dans les initiatives qui peuvent être prises.

Myanmar : félicitation adressée au CDL et BSP pour la qualité de leurs travaux.

L’Allemagne : l’expérience terrain des ONG peut être un apport précieux pour les Programmes, à tous les niveaux ; elles sont d’une grande aide pour relever les grands défis auquel le monde doit faire face.

La Finlande : L’engagement de la jeunesse est à souhaiter, la Société civile peut (doit) tenir un rôle précieux dans nos sociétés, c’est ce dont nous sommes témoins pour notre pays.

La Russie : il faut soutenir les partenariats entre l’UNESCO et les ONG, ainsi que les dialogues avec les Etats.

La République Dominicaine : ne pas manquer d’associer les jeunes au prochain Forum, souligner le rôle essentiel qu’ont joué les ONG face à la pandémie.

La Serbie : ayons plus de diversité, avec notamment une meilleure représentation de l’Afrique ; que les ONG s’impliquent plus dans les Programmes. Toujours garder le souci de défendre les valeurs promues par l’ONU.

Togo : à partir d’expériences propres, on se doit de reconnaître la qualité des travaux que mènent les ONG. Il faut le reconnaître.

Révision du Texte de la Décision

Très peu d’amendements ont été proposés.

Il a été souhaité que l’on précise que les actions de coopération soient conduites dans des « espaces appropriés » ; cet ajout est maintenu pour le moment, bien qu’il paraisse assez ambigu et/ou trop vague comme l’a fait remarquer un délégué.

Insistance pour que l’on introduise deux allusions à deux thèmes jugés importants par rapport à la question des ONG, à savoir :

  • L’implication des jeunes ;
  • Une juste prise en compte de la participation des PEID (Petits Etats Insulaires en Développement), deux préoccupations qui font partie des priorités globales de l’UNESCO.

Réponse de Monsieur Jean-Yves Le Saux aux observations émises par les ONG et les Etats

On a bien conscience de toute l’importance du rôle des ONG et tous les efforts qu’elles déploient.

On partage la volonté exprimée par beaucoup pour aller plus loin dans les partenariats, c’est une priorité de l’ONU.

On va continuer de travailler pour une meilleure représentativité : c’est un objectif de l’UNESCO, tout comme celui de plus associer les jeunes.

On va regarder la question des lauréats des prix UNESCO.

La coopération doit être bien promue, elle doit être axée sur l’opérationnel, et à cet égard, il faut souligner le bien fondé d’un ancrage sur les avec des liens « substantiels » (des actions, de la régularité) comme cela se fait au Liban.

En Conclusion…

… On pourrait retenir de cette réunion que tout se déroule dans les meilleures conditions avec un dialogue qui, incontestablement semble se renforcer. Peut être aurait-on gagné à en savoir plus au plan pratique mais aussi quant au fond sur les questions thématiques et plus précisément sur les préparatifs du prochain Forum qui aura lieu dans deux mois.