Il faut entendre par HABs les Efflorescences Algales Nuisibles (ou bien les proliférations d’algues nuisibles).
« Webinar » d’une heure avec les interventions de deux scientifiques, Laura RAMAJQ (Chili) et Christopher GOBLER (USA), coordonnée par Véronique Garçon, les échanges ont porté sur les facteurs à l’origine des HABs, les risques que génère la pollution des algues atteintes de maladies pour les littoraux et les océans et l’essor préoccupant de ces nuisances.

La Problématique des HABs : un Risque multi-dimensionnel

Les deux intervenants parfaitement au fait de la question ont montré que ce phénomène ne pouvait être appréhendé simplement :

  • On s’accorde à reconnaître que les algues sont utiles, voire nécessaires pour la vie de la faune et de la flore maritimes, et pour les populations (du littoral) ; mais, en même temps, on se doit de constater sur certaines côtes et plages, des envahissements d’algues de grande ampleur qui ne manquent pas d’inquiéter. Il apparaît plus généralement que certaines « proliférations » d’algues, risquent de provoquer de graves nuisances en permanence ou durant certaines périodes de floraisons.
  • Ces excès de « vitalité » produisent des toxines qui empoisonnent la biosphère marine d’une façon générale et notamment les mammifères marins ou les poissons. L’effondrement et la désagrégation marine des grandes fleurs de ces algues peuvent aussi réduire considérablement les concentrations d’oxygène dans l’eau.
  • L’ensemble de ces phénomènes perturbateurs sont ainsi des « facteurs de stress », tant pour la flore, la faune que pour les humains ; ils peuvent ainsi impacter tout particulièrement les habitants du littoral eux-mêmes et certaines des ressources de ces communautés côtières.

Les principaux éléments présentés

Deux scientifiques ont donc pris la parole : Laura RAMAJQ et Christopher GOBLER. Ils se sont attachés à nous faire part de leurs observations sur les côtes du sud Pacifique et sur les côtes du golfe du Mexique, quant à l’existence des HABs et leurs évolutions, au travers de différents paramètres déterminants :

  • saisons, en liaison avec la floraison ;
  • acidité /ph ;
  • salinité ;
  • température et réchauffement climatique, et le lien entre le réchauffement et la prolifération des algues marines ;
  • ensoleillement, nuages, pluies .… ;
  • teneur en oxygène dans l’atmosphère et en mer ;
  • propreté de l’air/pollution/CO2 ;
  • états physiques et chimiques de l’eau de mer à différentes profondeurs, mais uniquement dans les premières couches (9m, 22m).

Bien entendu, les deux chercheurs se sont attachés à analyser les interactions entre ces différents paramètres, notamment en analysant l’impact combiné des évolutions saisonnières (importantes pour le cycle des floraisons) et les effets des changements climatiques.

Les observations montrent qu’il peut y avoir des effets bénéfiques sur les poissons, ou alors des effets pervers cumulatifs entre des dégénérescences d’algues et des concentrations de poissons morts, notamment si ceux-ci ont consommé des algues ou des planctons toxiques. Il a pu être démontré en effet que toutes les floraisons d’algues ne sont pas toxiques, et tout dépend des circonstances et de la combinaison des différents paramètres qui ont été examinés dans cette étude. Ces observations ont été illustrées par la présentation de nombreux graphiques retraçant des évolutions avec prise en compte univoque ou combinée des paramètres explicatifs rappelés ci-dessus.

Les résultats ressortent avec de grandes différences selon les zones géographiques étudiées.

Conclusions 

Pas de conclusions définitives à ce stade pour des travaux d’observations scientifiques que les dérèglements du climat rendent difficiles. Il est donc nécessaire de poursuivre ces analyses, surtout dans les zones les plus affectées par ces mutations climatiques : zone Sud Est-pacifique, où l’on observe beaucoup d’activités de pêche notamment dans ses parties insulaires, et Golfe du Mexique. Une attention toute particulière est à porter sur l’impact de ces phénomènes HABs sur les populations tant pour leur santé, que pour la part de leurs activités économiques liées à la mer.