Semaine de l’Apprentissage mobile du 4 au 8 Mars 2019.

Mercredi 6 Mars  : l’Intelligence Artificielle pour le Développement Durable

Une généralisation de son usage au service de l’Éducation : un facteur de progrès


Pour une large ouverture en vue d’une utilisation universelle de l’IA dans l’éducation

Arbitré par Monsieur Valtencir MENDES, représentant l’Unité de l’Éducation de l’UNESCO ;

L’Intelligence Artificielle sera-t-elle un vecteur de développement et contribuera-et-elle à l’amélioration et à la généralisation des systèmes éducatifs ? Là est toute la question.

M. Weng GUANFA de FAZHENG Group (Chine) :

Se référant à la déclaration de QINGDAO sur l’utilisation de l’I.A pour améliorer l’apprentissage et l’éducation du plus grand nombre d’étudiants disséminés dans l’Empire du Milieu, M GUANFA a souligné l’importance donnée à l’usage de d’I.A. à l’Université de WANGFU « L’IA est un outil indispensable au développement de notre nation, pour influencer la société et promouvoir le leadership, cela dans le cadre des directives du Gouvernement… »

Comment améliorer le système éducatif par l’utilisation de l’IA ?

M Raphael MORAGLIA de SKILLOGS:

Aujourd’hui les gens sont de plus en plus interconnectés, les jeunes en particulier qui sont très ouverts à la communication digitale ; cela aide au développement de l’IA qui permet un meilleur accès à l’éducation et tout particulièrement au bénéfice des personnes isolées, ou des réfugiés.

Dans le domaine de l’Éducation, l’I.A offre des services utiles pour le développement en ce qu’ils sont susceptibles d’atteindre les populations les plus éloignées dans les zones rurales avec :

  • la reproduction des livres diffusés sur Internet (WIKIPEDIA)
  • l’accompagnement de chaque élève de façon personnalisée,
  • l’évaluation personnalisée des difficultés des élèves et la recommandation du meilleur parcours professionnel,
  • l’usage des vidéos, des technologies de l’information ICT et du Cloud pour l’éducation des élèves.

Exploiter le potentiel de l’IA pour améliorer l’éducation et l’apprentissage

L’apport des neurosciences est incontestable affirme M Andréa MORO, professeur de linguistique à l’université de PAVIE.

Dans une étude menée, avec le MIT, sur la compréhension du langage et ses rapports avec les constituants physiques de l’être humain (circuits neuronaux ou sanguins notamment, le cerveau aussi), Monsieur MORO, indique que, grâce à l’analyse de l’imagerie cérébrale, nous pourrons, à brève échéance, décomposer et comprendre le processus d’acquisition du savoir sans l’intervention du langage.

Dans le domaine statistique, en présentant des graphiques sur les savoirs et les enseignements dans différents pays Monsieur Andréa SCHLEICHER, Directeur de l’éducation et des compétences de l’OCDE, a démontré que les compétences dures : matières scientifiques et humaines étaient généralement enseignées partout, tandis que – les compétences « douces » : le social, le respect, l’éthique- n’étaient pas dispensées aussi généralement alors que ces domaines sont indispensables à promouvoir pour assurer un développement du sens « critique » des élèves, lesquels plus que jamais seront appelés à maîtriser, trier et utiliser avec discernement les flux d’informations venant de l’internet, avec une part grandissante issue des systèmes d’IA .

L’IA permet d’aider à un meilleur apprentissage en individualisant l’enseignement, en le rendant plus accessible, mais elle ne supplantera pas l’intelligence humaine capable de discerner et d’agir.

M Simon WALKER, CEO de STEER (UK) le confirme : les algorithmes, qui constituent un processus linéaire d’acquisition de connaissances, ne permettent pas de gérer l’imprévu, de réagir à l’improviste, d’anticiper pour réagir : ce qui est le propre du cerveau humain.

Si le contrôle directionnel des machines est fondamental, il faudra apprendre aux élèves du présent et du futur à développer leurs capacités critiques et de choix.

Une utilisation judicieuse de l’IA apporte beaucoup : offre et contrôle des acquisitions du savoir de l’enfant, aide à l’orientation, amélioration de la santé mentale des élèves en échec scolaire avec un accompagnement tenant compte de leurs capacités.

Nous savons que la Chine a participé à la Déclaration de QINGDAO (ODD N°4 de l’agenda 2030) en 2017.

Selon M. R HUANG, de l’Université de PEKIN, chargé des nouvelles technologies de l’IA : ces nouvelles technologies seront précieuses pour le développement durable. Elles permettent de toucher les populations isolées des campagnes, d’analyser le comportement des étudiants, d’enrichir les programmes, de fournir, le cas échéant, des cours de rattrapage par une formation en ligne adaptée au contexte local et aussi de fournir aux enseignants les modules d’enseignement acceptés par le Gouvernement Central.

De nouveaux programmes informatiques fournis aux écoles doivent pouvoir favoriser la prise de conscience, le bon apprentissage, la réflexion et la responsabilité, toutes bonnes dispositions indispensables à la bonne utilisation de l’IA.

Il est souhaitable que les autorités chinoises favorisent cette orientation dans le cadre fixé par la communauté internationale.

Madame Priya LAKHANI fondatrice de CENTURY TECH, participe à l’accès « équitable » de l’éducation. en élaborant des outils informatiques dont la mise en œuvre a permis au Royaume Uni aide à combler beaucoup des lacunes que l’on repère chez les élèves en difficultés- dans les écoles « pauvres ». Ces outils offrent aux élèves une appréciation personnalisée de leurs connaissances et de leurs déficiences, ce qui leur permet d’évoluer plus facilement.

Elle souligne le manque « criant » de professeurs et d’infrastructures dans certains États sous-développés et estime que l’on doit miser sur l’utilisation judicieuse de l’I.A pour ouvrir l’accès à la connaissance et à l’éducation au plus grand nombre de jeunes, notamment dans les pays pauvres.

L’utilisation de l’IA pour l’éducation implique une formation spécifique des professeurs et enseignants. Une utilisation judicieuse de ces techniques leur fait gagner du temps qui sera utile au service des élèves, pour leur apprendre à contrôler les informations, leur fournir le sens critique, les aider à mieux comprendre le monde et sortir des préjugés collectifs.

L’IA permettra d’optimiser le temps de l’enseignant, – de mieux gérer les évaluations enregistrées par un outil qui fournit les bonnes données – et d’homogénéiser la façon de traiter les élèves d’une même classe selon leurs niveaux.

Pour Mme Ulla KOLVULA de Thinklink (Finlande)

Deux idées sont avancées comme des recommandations plus faciles à mettre en œuvre avec les nouvelles technologies : 1/utiliser les images, le son, les vidéos, pour prendre conscience du monde réel, afin de l’amener à la portée de chacun par le Cloud, 2/former les enseignants par le Cloud ce qui est susceptible d’élargir leur horizon.

L’utilisation de l’I.A, à bon escient, favorisera l’éducation et la rendra accessible à tous, à condition de revoir la formation des enseignants plus impliqués dans le rôle de « guide ».