Semaine de l’Apprentissage mobile du 4 au 8 Mars 2019. l’Intelligence Artificielle pour le Développement Durable

Matin du Jeudi 7 Mars : Les incidences sur l’emploi, une nécessité : garder le contrôle de et par l’humain


Encourager le renforcement des compétences pour vivre et travailler à l’ère de l’IA.

Introduction de Monsieur GONG (Chine) :

L’I.A contribuera-t-elle à un monde du style « Big Brother » ? ou fera-t-elle progresser l’humanité ? Il est difficile de répondre, aujourd’hui, à cette question mais il est évident qu’un consensus mondial devra réguler l’utilisation de l’I.A par des conventions et lois communes au niveau international afin d’éviter des dérives dangereuses.

Cependant la Chine semble plus engagée sur le progrès purement technique que sur son impact social….

Quelle sera la conséquence de l’utilisation de l’I.A sur les emplois ?

Seront-ils augmentés par de nouveaux métiers (tels que programmeurs, codeurs, ICT, Data science, critiques) ou diminués dans les pays développés et dans les pays sous-développés ?

Selon l’enquête d’opinion menée dans la salle :

  • 28% des experts pensent que le nombre des emplois sera augmenté dans les pays développés
  • 14% le pensent pour les pays en développement
  • 38% sont pour l’instant sans opinion…

Il faut dire que nous sommes dans la futurologie, avec une bonne part d’incertitude.

Madame H CHAOUCHI (Professeur Mines Télécom) pense que toute la technologie à mettre en œuvre prendra du temps et que le succès de l’utilisation de l’I.A dépendra pour une large part de la qualité de l’enseignement, des réformes pédagogiques nécessaires et du partenariat que l’on aura su instaurer entre les enseignants, les industriels et les scientifiques.

M Paul COMYN (OIT) révèle que l’organisation du travail sera impactée et, même s’il y a un dialogue entre 120 pays , les situations et les contextes diffèrent selon les pays, ce qui peut rendre difficile l’adoption de positions communes.

Mais une idée est importante à considérer : la nécessité d’adopter une approche humaine où les décisions restent prises par les hommes et non par les algorithmes, tout en protégeant le marché dans ce qu’il peut apporter. Il faut aussi que soit garantis la dignité des travailleurs et leur bien-être au travail.

Cela dit, on estime que 47 % des emplois seront impactés. Il y aura des gagnants et des perdants et beaucoup plus de volatilité des conditions de l’emploi. Les salariés devront se reconvertir tout au long de leur vie. Les entreprises seront contraintes à aider au recyclage de leurs salariés, à participer à la formation et à l’adaptation d’un contexte fluctuant.

Pour M Detlef ECKERT (HUAWEI)

Il est vraisemblable que la polarisation de l’emploi fonctionnera vers le bas : les emplois peu qualifiés et routiniers seront pénalisés – surtout en période de récession – tandis que les nouveaux techniciens sont faiblement rémunérés.

L’IA doit aider à prendre des décisions qui restent de la compétence des Chefs d’entreprise. La nouvelle gestion des ressources humaine nécessitera de nouvelles orientations dans le secteur de formation.

Madame ivana BARTOLETTI (GEMSERV UK) fait ce constat :

«Le monde va changer, les marchés et les politiques sont dépassés… »

Les compétences dont nous avons surtout besoin ressortent de la philosophie, du droit et de l’éthique.

Quelles seront les réformes à adopter pour dominer la puissance de l’I.A ?

« Un dialogue constructif et une bonne concertation internationale sont indispensables mais il semble que c’est la société qui décidera de l’orientation et de son contrôle. « Il faut que l’I.A reste un outil à la portée de l’homme et seulement un outil ».

M. Marc FLAMMANTE (IBM) nous rassure sur l’utilisation des données et la sécurité des clients, protégée par des contrats et par les règles de protection de la vie privée. Les ingénieurs maîtrisent l’information et savent trier l’information. Certaines relèvent du secret d’autres sont utiles au développement.

L’information, avec le Cloud, est largement partagée, en « open source » , mais il est évident que deux pays sont à la pointe de la technologie en matière d’intelligence artificielle : les USA et la Chine. Les Européens, plus soucieux des droits de l’homme, devront réfléchir sur leur avenir et maîtriser l’I.A, se protéger, sans favoriser les inégalités et trouver des solutions durables fondées sur une éthique forte.

Ainsi les experts de tous ces pays sont confrontés aux incertitudes du futur et parient sur un avenir qui reste à construire avec l’intelligence artificielle.

Même si nous en apprécions aujourd’hui l’utilité dans la médecine et l’apprentissage, une éthique largement partagée s’impose.

Il est important qu’au sein de l‘l’UNESCO, les experts et les responsables États se concertent dans un esprit de développement partagé et durable.