Semaine de l’Apprentissage mobile du 4 au 8 mars, Intelligence Artificielle et Développement durable

Mercredi 6 mars 2019 matin

Comment l’IA peut-elle remodeler l’éducation ?

Pour une utilisation inclusive et équitable de l’IA dans l’éducation


L’IA étend son emprise dans le domaine de l’éducation, ses apports sont incontestables, notamment en Afrique. Encore fautil surmonter les difficultés techniques (la question des connexions notamment) et ne pas perdre de vue le sens de l’humain dans sa sagesse et sa diversité, et les sujets éthiques, la formation des enseignants et des élèves pour les rendre capable de bien utiliser ces nouveaux outils, faire émerger les talents, créer du lien, réduire les inégalité.


Les interventions des 11 personnes annoncées ont été denses et difficiles à contenir pour répondre aux ambitions des thèmes soumis à discussion, d’autant qu’il fallait composer avec « la contrainte temps ».

On aura retenu tout particulièrement les interventions de :

Kemal Huseinovic (UIT), Anthony Salcito (Microsoft), Ibrahima Guimba Saidou (ministre Niger), Kate Radford (programme Can’t Wait to Learn, R.U.), Lynn Dai, (Sensetime).

Il reste une question cruciale : comment enseigner aux enfants ce que les machines ne pourront jamais enseigner : La Sagesse ? Comment lier l’IA et l’humain ?

Dès lors, s’il existe des logiciels pour l’apprentissage de la lecture, les enseignants doivent néanmoins prendre conscience de l’environnement humain que représentent les enfants dans leurs diversités à tous égards.

Pour l’UIT, l’IA prend de plus en plus de place dans notre existence et pour s’insérer dans les défis de l’objectif 2030 de l’ODD 4. A cet égard, on estime qu’il y a, en 2018, 50% de la population mondiale qui dispose d’une connexion numérique, et l’objectif 2030 est de parvenir à 100%. En effet, l’absence de connexion est et sera de plus en plus un facteur de non développement. A cette fin, l’UIT développe des centres de formation informatique dans le monde, en lien avec des partenaires privés et/ou publics.

Pour Sensetime, l’IA accède à la 4è étape, en simulant ce que fait l’homme, et des machines vont proposer des solutions intelligentes pour certaines tâches. Dès lors, il convient de former les élèves à ces dialogues avec la machine : percevoir le problème, recueillir des données, modéliser, faire des applications, détecter les interactions définir une éthique

Par exemple, Microsoft a réalisé un programme pour assurer avec des machines, des traductions en français.

Comment former les élèves pour leur permettre d’appréhender et mieux maitriser leur rapport au monde d’aujourd’hui, avec le recours aux technologies ? C’est un défi à surmonter d’autant que les évolutions technologiques induisent d’inévitables suppressions d’emploi, dont les effets doivent pouvoir être neutralisés par des innovations créatrices : le monde ici a besoin de talents pour parvenir à de tels résultats.

Le Niger est un pays parmi les plus jeunes : les 2/3 de la population a moins de 25 ans. L’âge médian est de 15 ans. Le taux d’éducation est de 30%. Le pays est confronté à un véritable défi d’autant que la dispersion de la population s’ajoute encore aux difficultés. La capitale ne concentre que 6% de la population totale.

Le gouvernement a mis en place un programme ambitieux « 2.0 » appelé aussi programme « villages intelligents ». 15000 villages sont connectés pour dispenser une éducation de base et une éducation professionnelle et notamment une formation agricole.

Ce programme est également en réseaux avec un programme de santé et une prise en compte particulière pour les malentendants.

Qu’il s’agisse du Niger ou d’autres pays comme l’Ouganda, les problèmes d’éducation peuvent aussi porter sur d’autres paramètres tels que ceux découlant d’une expérience d’un « regroupement de 200 enfants avec une dizaine de langages et un seul enseignant ». Autres difficultés éventuelles avec les algorithmes qui peuvent avoir été conçus sur des bases de données non représentatives de la population à enseigner, par exemple la proportion Hommes/femmes ou les langues pratiquées.

Néanmoins, l’IA permet de réduire les inégalités dans l’apprentissage, par la mise en place de tutorats individuels en ligne pour les écoles urbaines ou rurales, ou par un démarrage à partir de jeux vidéo éducatifs élève/machine, afin de conserver un lien avec la classe.