Semaine de l’Apprentissage mobile du 4 au 8 Mars 2019.

L’Intelligence Artificielle pour le Développement Durable

Après midi du Jeudi 7 Mars

L’IA comme aide à l’apprentissage, exemples d’utilisation, un outil pour plus d’équité, un moyen d’amélioration des performances, nécessité d’éthique et besoin absolu de préserver l’humain, attention à porter tout particulièrement aux jeunes générations. Des risques, mais aussi des apports précieux.

Comment l’IA (Intelligence Artificielle) peut-elle améliorer l’apprentissage ? (14 :00 – 15 :30)

Participants :

Wikipédia insiste sur la forte participation des européens : il y a davantage de contributeurs européens aux articles publiés que dans la somme de tout ce qui est apporté par le reste du monde. La connaissance est publiée dans 300 langues grâce à l’utilisation de Google Translator. L’IA est utilisée pour le contrôle de la qualité des publications postées par des nouveaux contributeurs et s’assurer aussi de la pertinence des anciens par exemple dans la vérification des sources des informations avancées.

De nombreuses applications récentes ont été ensuite présentées.

Expérience d’une entreprise du Mexique. Elle évoque l’intérêt d’un MOOC sur l’énergie qu’elle a mis en place et qui a permis d’améliorer les conditions de connexion aux TICs.

D’après Wikipédia :

Un MOOC (pour massive open online course, d’après l’anglais) ou formation en ligne ouverte à tous (FLOT), aussi appelée cours en ligne ouvert et massif (CLOM), est un type ouvert de formation à distance capable d’accueillir un grand nombre de participants.

Un TIC veut dire Technologies de l’information et de la communication. C’est une expression, pour désigner le domaine des techniques de l’informatique, de l’audiovisuel, des multimédias, d’Internet et des télécommunications qui permettent aux utilisateurs de communiquer, d’accéder aux sources d’information, de stocker, de manipuler, de produire et de transmettre l’information sous différentes formes : texte, musique, son, image, vidéo et interface graphique interactive (IHM).

La participation d’une équipe d’experts de l’énergie Mexicaine, de l’Administration, de l’électricité démontre la domination des pouvoirs publics sur ces sujets innovants. La méthode utilisée mobilise les ressources de l’IA…

Expérience d’une entreprise au Brésil avec l’application Coweb qui a pour objet de promouvoir l’IA dans l’éducation. Présentation de la matrice de la confusion ressortant d’une expérience (photo ci-jointe) … où l’on tentait d’expliquer pourquoi 40% des acteurs se disant au fait de l’IA n’utilisent pas en fait l’IA ! ….appel à la prudence ?

Expérience d’une entreprise de Colombie. Présentation de l’application mHealth dont l’objectif est d’améliorer le diagnostic médical tout en réduisant ses couts sur une plateforme de partage.

Tribune : pour un partenariat ouvert en vue d’une utilisation universelle et équitable de l’IA dans l’éducation (15 :50 – 16 :20)

Participants :

Mme Shafika Isaacs, Université de Johannesburg RSA, modératrice du débat.

M. Hua Gong Président de Huashi Chine. L’enseignement en Chine est considéré par le Parti Communiste Chinois, au même titre que toutes les infrastructures comme un sujet éminemment stratégique. Il a bénéficié récemment de financements massifs. Il fait largement appel aux ressources du numérique et des nouvelles technologies dans tout ce vaste pays. C’est un enseignement mobile sur smartphone et tablettes. Il est fondé sur un mélange de jeux et de sessions d’études. C’est une plateforme technologique dominée par l’IA afin d’assurer une éducation personnalisée même dans les régions les plus reculées. Les cinq cibles de ce service fourni par l’État chinois sont : le contenu de la connaissance, la méthode d’enseignement, l’utilisation de la voix, du visuel et la pluralité du langage. Il comprend aussi des outils BOT pour l’assistance aux étude, ou des « aides touchant à émotionnel », reposant par exemple sur des messages vocaux imitant la voix des parents ou la personnalisation des contenus. Cette plateforme « éducative » propose des traductions automatiques et instantanées de son contenu en 62 langues.

D’après Wikipedia :

« le mot BOT désigne en informatique un type de programme informatique qui effectue des tâches automatisées ; dans le domaine des jeux vidéo le bot est un programme simulant un joueur humain ».

Mme Zohra Yermeche. Directrice des programme Ericsson Suède. Le service informatique « Connect to Learn » permet d’équiper et de former des communautés dans des pays défavorisés. Il utilise la Haute Définition mobile 4G et des programmes personnalisés par les élèves et les enseignants. Cette activité est caractérisée par une augmentation permanente du volume de données très rapides et estimée a 40% par an. Au-delà de 2023, la 5G augmentera le débit et les tarifs chuteront. Les estimateurs parlent de 1,5 milliards de personnes connectées a la 5G en 2024.

D’après Wikipedia :

« La 4G est la quatrième génération des standards pour la téléphonie mobile. Succédant à la 2G, la 3G, elle permet des débits plus élevés».

« La 5G est la cinquième génération de standards pour la téléphonie mobile, faisant suite à la 4G. La 5G est jusqu’à 100 fois plus rapide que la 4G à l’horizon fin 2019 – début 2024. Ces débits de données devrait favoriser le cloud computing, l’intégration et l’interopérabilité d’objets communicants et de smartgrids et autres réseaux dits intelligents, dans un environnement domotisé et une « ville intelligente ». Cela pourrait également développer l’imagerie 3D ou holographique, le datamining, la gestion du big data et du tout-internet « Internet of Everything » (expression évoquant un monde où tous les ordinateurs et périphériques pourraient communiquer entre eux). D’autres applications concernent les jeux interactifs et multi-joueurs complexes, la traduction automatique et assistée instantanée… »

Séance plénière : Garantir une utilisation transparente et vérifiable de données relatives à l’éducation (16:20 – 17 40)

Participants :

M. Tao Zhan directeur de l’UNESCO pour l’application des technologies de l’information et de l’éducation, modérateur du débat.

M. Edson Pretses. Directeur de recherche en robotique à l’université de Rio Grande do Sul au Brésil.

La sélection des enfants le long du cursus scolaire actuel est très dévalorisante pour l’énorme majorité car elle procède par élimination. Lui-même était en état d’échec permanent à l’école jusqu’au jour où il a rencontré un enseignant qui a révolutionné sa vie en développant chez lui le goût du succès. S’adapter en sortant de la norme, voilà une méthode à suivre pour sortir des millions de jeunes de l’oisiveté sur la planète d’aujourd’hui. l’IA est très utile à ce sujet. Elle permet de synchroniser un enseignement à la vitesse d’apprentissage d’un élève plus ou moins précoce. Par là il permet la différence, souvent créatrice.

Mme Alexendra Bensamoun membre du groupe de travail sur les enjeux juridiques de l’IA en France.

Il existe une incompatibilité structurelle entre l’IA et la sécurité des données personnelles. En Europe, le RGPD (Règlement Général pour la Protection de Données) a été adopté. Il tente de rectifier les inconvénients de cette incompatibilité en définissant quelques principes. D’abord le Principe de la Finalité de données par lequel toute étude a un objectif réduit et ne put être trop générale. Ensuite le Principe de la Minimisation de la collecte par lequel on ne peut collecter que des données utiles (pertinentes) pour l’étude, et pas d’avantage. Ensuite le Principe de la Transparence car trop souvent les algorithmes mathématiques de traitement des données sont secrets. Il convient de pouvoir expliquer les mécanismes délivrant des décisions automatiques pour éviter les biais éthiques ou commerciaux. Le monde informatique n’est pas disposé à partager sur ces sujets, hors les jeunes. Autant que garantir la liberté de disposer de ses données, le consentement à divulguer les traitements de ces même données est aussi indispensable.

Mr Wayne Grixti, Président du groupe de travail Malta-IA, Malte.

Au niveau des États, notre responsabilité est importante vis-à-vis de ces nouvelles technologies. En effet les enfants sont des cibles très vulnérables car ils ne comprennent pas les risques de la manipulation et de l’ingérence dans leurs vies, de la ségrégation H/F, du racisme. Nous devons les informer pour les protéger.

Les gens pensent que l’IA a plus de capacité que l’être humain. Or les machines ne sont pas intelligentes et le terme IA (AI sur la photo ci-jointe) est donc inapproprié.

Les jeunes peuvent perdre leur capacité d’interaction avec les autres, perdre alors leurs compétences sociales à cause d’internet. Le danger est alors de tomber dans le discours haineux : Moi je suis la seule Personne utile, l’Autre n’est qu’un Objet. C’est souvent le scenario des films qui leur sont proposés.

Mr Amir  Tunisie.

Cet élève de 15 ans a déjà publié 5 livres sur les TICs. Il apporte la vision des jeunes à ce symposium… Pour lui, la question numéro UN est : qu’est-ce que devenir un robot ? Pour quelle liberté ? Le robot est-il un Homme augmenté ? La véritable richesse est la différence entre les êtres humains. L’IA, c’est la tristesse car elle est finalement sans artifice. Qu’est-ce qu’un être humain ? Un ensemble de comportements imprédictibles. La fantaisie comme sur la photo ci-contre !

Le sentiment personnel de notre vulnérabilité est cette grandeur qui nous pousse à nous occuper des autres, des faibles. Où est le Cœur dans cette forme de domination de la machine ? Rien n’est inéluctable. Il faudrait en faire un outil de Paix entre les hommes grâce à le Connaissance au service de l’insolence de la jeunesse !..

Clôture du symposium (17:40 – 18:30)

François Taddei, Directeur du CRI (Centre de Recherches Interdisciplinaires), France

Après l’invention de l’écriture puis l’émergence de la conscience, la révolution numérique est un pas en avant exceptionnel quant à son impact sur l’évolution de l’humain en particulier si on considère que certaines nouvelles technologies peuvent maintenant modifier jusqu’à notre génome humain.

L’aspiration de jeunes à un autre monde que celui que les anciens s’apprêtaient à leur laisser avec une certaine fierté, suite à 2 guerres mondiales, est claire. Ils privilégient l’avenir et s’interrogent sur les défis liés aux risques encourus par notre planète.

Est-ce que cette révolution souhaitée qui permettra de sauver le Monde viendra via le digital augmenté par l’IA ? Les centaines de milliards de dollars mobilisés partout sur ces nouvelles technologies pourraient nous le faire croire…

Mais la meilleure école du monde à ce sujet n’est pas à Singapour, Boston ou Berkeley. Elle pourrait trouver des sources d’inspiration en Haïti. Là-bas, on s’efforce d’enseigner à travailler sur des solutions aux facteurs de discorde, pas comme le ferait une machine programmée en mobilisant d’immenses gisements de données mais en fonction d’expériences locales, à portée de main (d’humain ?NDLR). Seul le cerveau humain – et non la machine – est capable de décider de ces ruptures qu’il aura jugé indispensables à un certain moment de notre histoire. L’avion n’était pas une simple extrapolation de l’oiseau…

Les problèmes que nous posent toutes ces innovations radicales sont complexes et, pour identifier les meilleures solutions, beaucoup pourra venir des jeunes en toute leur humanité, avec l’incommensurable richesse de leurs cerveaux et de leurs sens, ce à quoi les machines ne peuvent se substituer : les machine auront toujours des limites.

Mais faisons attention ! L’IA expose aux risques de nous rendre drogués pour nous faire consommer ou nous manipuler (comme l’a fait Cambridge Analytica dans le cas du vote pour le Brexit).

Au-delà des questions générationnelles, trois profils d’expertise seront indispensables pour contribuer à un avenir meilleur : le scientifique rationnel et pratique, l’éducateur communiquant et enfin l’artiste qui transporte au-delà des horizons ordinaires.

Comment passer de l’information à une connaissance enrichie qui finalement nous fera accéder à la Sagesse ? La réponse est sans doute de ne pas oublier la sagesse de nos philosophes millénaires… et se replonger dans la contemplation et l’Art…