PROGRAMME INTERNATIONAL POUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA COMMUNICATION (PIDC)

31ème Session du Conseil intergouvernemental du PIDC
21-22 novembre 2018 au siège de l’UNESCO à Paris


Présentation

Le Programme international pour le développement de la communication (PIDC) est un programme multilatéral de l’UNESCO créé en 1980 qui vise à mobiliser la communauté internationale pour l’inciter à réfléchir au développement des médias et à le promouvoir dans les pays en développement.
L’objectif fondamental du PIDC est de contribuer au développement durable, à la démocratie et à la bonne gouvernance.


Priorités du PIDC :

  • Soutien au pluralisme des médias et à leur indépendance ;
  • Promotion de la liberté d’expression et de la sécurité des journalistes, et la question de l’impunité ;
  • Soutien à une réforme de la législation favorisant l’indépendance ;
  • Réalisation d’évaluations sur les médias utilisant les indicateurs de développement des médias, les indicateurs d’égalité des genres ou les indicateurs de sécurité des journalistes élaborés par l’UNESCO ;
  • Renforcement des capacités des journalistes y compris la formation des journalistes.

Gouvernance :

La responsabilité d’ensemble du programme incombe au Conseil intergouvernemental du PIDC qui se réunit tous les 2 ans pour évaluer les actions du programme. Il est composé des représentants de 39 pays suivants qui ont été élus par la Conférence générale de l’UNESCO: Afghanistan, Arabie Saoudite, Argentine, Autriche, Bénin, Cameroun, Canada, Chine, Cuba, E.A.U. Equateur, Ethiopie, Finlande, Honduras, Kazakhstan, Kirghizistan, Lettonie, Libye, Lituanie, Namibie, Pays-Bas, Niger, Nigéria, Norvège, Oman, Pakistan, Palaos, Pologne, République Tchèque, République Dominicaine, Royaume-Uni, Russie, Salvador, St Vincent & les Grenadines, Sénégal, Suède, Thaïlande, Tanzanie et Zambie.


Élections :

Mme Anna BRANDT, ambassadrice de Suède auprès de l’Unesco, a été élue le 21 novembre 2018 à la présidence du Conseil du PIDC, pour 2 ans, succédant ainsi à Mme Albana SHALA, ambassadrice des Pays-Bas.
La Lituanie, la Lybie et le Salvador ont été élus en tant que Vice-Présidents.
Le Nigéria, les Pays-Bas et la Thaïlande ont rejoint le Bureau du PIDC, qui se réunit une fois par an pour décider des projets qu’il convient de soutenir.


Activités et résultats du PIDC entre 2016 et 2018 :

Depuis sa création en 1980, le PIDC a alloué plus de 100 millions de dollars à plus de 1.700 projets de développement des médias, dans près de 140 pays.

Entre 2017 et 2018, le Programme a reçu USD 4,5 MM. Les pays contributeurs les plus importants ont été les Pays-Bas (28%), la Suède (20%) et la Finlande (18%). Les autres pays contributeurs ont été l’Allemagne, la Norvège, la Malaisie, l’Espagne, le Danemark, le Royaume-Uni, la Lituanie, le Canada, Andorre, la Lettonie et la Mongolie.

Au cours de la période 2016-2018, le Bureau du PIDC a approuvé 118 projets pour un montant total de USD 4,1 MM, dont 36% ont été alloués à des projets en Afrique, 19% en Asie-Pacifique, 15% pour la Région Arabe, 9% en Amérique Latine et Caraïbes, et 21% à des projets internationaux.


« Définir les indicateurs de l’universalité de l’Internet » – Résultats du projet

L’UNESCO a lancé en 2013 le concept d’« universalité de l’Internet ». Ce concept met en exergue les caractéristiques que l’Organisation considère comme essentielles pour exploiter pleinement le potentiel de l’Internet aux fins de l’édification de sociétés du savoir, fondées sur la liberté d’expression, l’accès universel à l’information et au savoir, le respect de la diversité culturelle et linguistique et une éducation de qualité pour tous.
Sous l’égide du PIDC, le secrétariat de l’UNESCO a élaboré un ensemble d’indicateurs afin d’aider les États à mesurer l’universalité de l’Internet dans le cadre du programme des ODD (objectifs de développement durable).

M. David Souter, le consultant principal du projet qui a synthétisé les commentaires issus de nombreuses consultations sur les indicateurs ainsi que des tests préliminaires au cours des 18 derniers mois, a présenté l’outil de recherche qui a été élaboré : le cadre « DOAMX » (Droits, Ouverture, Accessibilité à tous, Multiples acteurs et Transversaux) réunit un ensemble d’indicateurs (303 indicateurs au total, relevant de 6 catégories et 25 thèmes).
L’UNESCO s’efforcera de réexaminer ce cadre d’indicateurs d’ici 5 ans.

Les résultats contribuent à renforcer les domaines de programme prioritaires de l’UNESCO relatifs à la promotion de la liberté d’expression et au développement des médias à l’ère numérique, ainsi qu’à l’accès universel à l’information et au savoir.

Grâce à l’élaboration de ces indicateurs, l’UNESCO contribue à la gouvernance mondiale de l’Internet et à la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD).

La version complète des indicateurs de l’Universalité de l’Internet et des informations complémentaires sont disponibles à l’adresse suivante :
https://fr.unesco.org/internetuniversality


Sécurité des journalistes et question de l’impunité – Rapport 2018

L’UNESCO a continué de jouer son rôle de chef de file dans la coordination de la mise en œuvre du Plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité. Le Plan d’action a été conçu comme une initiative multipartite destinée à coordonner les mesures prises afin de prévenir les attaques contre les journalistes, de protéger ces derniers et de poursuivre en justice les auteurs de ces attaques.

Le Conseil assure un rôle de veille dans la promotion de la sécurité des journalistes et notamment dans le suivi des enquêtes judiciaires sur les assassinats de professionnels des médias condamnés chaque année par le Directeur général de l’UNESCO.

Le rapport 2018 donne une vue d’ensemble des données collectées par l’UNESCO concernant les meurtres de journalistes perpétrés en 2016 et 2017.
En 2016 et 2017, 182 journalistes ont été tués dans le monde, dont 34% dans la région Asie-Pacifique en 2017, et 31% dans les États arabes en 2016.
Le Mexique, l’Afghanistan, l’Irak, la Syrie et l’Inde figuraient en 2017 comme les pays ayant enregistré le nombre le plus élevé de meurtres de journalistes.
L’impunité des meurtres de journalistes a légèrement diminué mais reste extrêmement élevée, avec 89% d’affaires non résolues. Il convient de noter que le meurtre de journalistes, forme ultime de censure, n’est que la pointe d’un iceberg d’agressions qui vont d’agressions physiques, enlèvements, détentions illégales, menaces, harcèlements, à des représailles contre des membres de la famille.
Le renforcement de la sécurité des journalistes dans le monde, et la lutte contre l’impunité des crimes commis contre des journalistes restent donc des questions clés qu’il faut traiter dans le cadre d’un effort concerté de toutes les parties concernées.

La question de la liberté de la presse dépasse largement celle de la presse elle-même et concerne la démocratie dans son ensemble. Il en va du pluralisme des opinions, du débat d’idées, de la liberté de penser…


Évaluation externe du PIDC et suivi de ses recommandations

Suite à la décision du Conseil du PIDC, une évaluation externe du Programme a été commandée en février 2017, grâce aux contributions financières de la Finlande et du Bureau. L’objectif de cette évaluation était d’apprécier la pertinence, l’efficacité et les résultats du PIDC sur la période allant de 2011 à 2017, et de produire des recommandations pour l’avenir.


Suivi des recommandations :

Un projet de « Feuille de route » pour la mise en œuvre des recommandations a été présenté le 30 avril 2018 au Bureau du PIDC afin d’être ratifié par le Conseil réuni en session plénière les 21 et 22 novembre 2018.

Les recommandations découlant de l’évaluation externe ont notamment porté sur l’élaboration d’un nouveau cadre stratégique pour le PIDC, la mise au point de séries d’interventions stratégiques, une réflexion à mener sur des changements structurels afin d’améliorer la gestion, la communication, la coopération et les complémentarités au sein de la Division Communication & Information (CI) / FEM.
Le Conseil a noté avec intérêt et satisfaction l’évaluation externe du Programme du PIDC qui atteste des résultats significatifs obtenus par de dernier.

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Faute de temps, les autres points inscrits à l’Ordre du jour n’ont pu être traités.
Plusieurs États-membres ont regretté que d’autres États-membres, par leurs interventions stériles répétées, ont empêché le bon déroulement de la session et un vrai débat.

Florence Chalaux