L’autonomisation des jeunes
pour prévenir l’extrémisme violent
en Jordanie, Libye, Maroc et Tunisie
Lancement du projet le 24 avril 2018 à l’UNESCO
Un projet tourné vers la jeunesse, des formations et diverses autres initiatives pour lui ouvrir des Horizons porteurs de Paix, par le dialogue, le développement notamment, à concrétiser sur le terrain local pour permettre une meilleure intégration dans la société.
Des Témoignages pour éclairer le Chemin.
L’UNESCO (le secteur des sciences sociales et humaines) et le Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme (UNCCT) ont lancé, le 24 avril, au siège parisien de l’UNESCO, un projet de deux ans dédié à la prévention de l’extrémisme violent dans quatre pays de l’Afrique du Nord (Maroc, Tunisie, Libye) et un pays du Moyen Orient, la Jordanie, tous quatre pays affectés par ce fléau.
Ce nouveau projet soutiendra des initiatives menées sur le terrain par des jeunes dans les domaines de l’éducation, des sciences, de la culture et des médias pour prévenir l’extrémisme violent. Des organisations de jeunesse, des acteurs du monde de l’éducation et des professionnels des médias seront mobilisés autour d’un ensemble d’activités telles que le dialogue interculturel à destination des jeunes, des formations sur la couverture médiatique des conflits ou encore des laboratoires destinés à développer la pensée critique.
A cet événement ont participé des personnalités comme la Directrice générale de l’UNESCO, Madame Audrey AZOULAY, le Secrétaire général adjoint du Bureau de la lutte contre le terrorisme des Nations Unies (UNOCT), Vladimir VORONKOV et des jeunes impliqués dans la société civile de ces pays comme Aslam Souli (Tunisie), Hajer Sharief (Libye) Loubna BENSALAH (Maroc), Nada ELFEITURI (Libye), Hayfa MANSOURI (Tunisie), Saddam SAYYALEH (Jordanie).
Hajer Sharief, co-fondatrice de l’ONG Together we built it et qui travaille depuis septembre 2011 sur la transition démocratique en Libye a exprimé quelques recommandations par rapport aux organisations internationales :
- création d’un groupe d’experts informels ;
- plus de jeunes dans les postes de décisions ;
- plus de fonds pour les organisations de jeunes qui travaillent concrètement sur le terrain dans la prévention des conflits.
Aslam Souli, tunisien qui a créé l’association « L’Initiative Nationale de la jeunesse contre le Terrorisme » tout de suite après les attaques terroristes de Sousse, en 2015, a parlé de deux défis importants de ces pays : renforcement des capacités au niveau local et le problème de la réintégration des gens qui viennent de la guerre.
Loubna Bensalah, professeur marocaine de 25 ans, a marché plus de 1000 km, du Nord au Sud de la Tunisie, pour rencontrer des femmes et “ouvrir les yeux des gens sur les problèmes que vivent les femmes” (« I walk with her »). Loubna parlait de « l’autonomisation intellectuelle des jeunes », de la soif des gens, des femmes de communiquer.
Nada ELFEITURI est une jeune architecte qui s’implique dans la société civile libyenne, avec une préoccupation pour l’encouragement de l’implication civique de cette jeunesse à travers le développement économique.
Hayfa Mansouri (Tunisie) a partagé son expérience personnelle : endoctrinée par des islamistes radicaux à l’âge de 14 ans, elle se dédie actuellement à l’éveil de la conscience des jeunes.
Saddam Sayyaleh a lancé en 2014 une initiative appelée «J’apprends » pour les communautés de personnes marginalisées ou réfugiées de Jordanie. L’initiative utilise une approche communautaire pour autonomiser les jeunes et les enfants par l’éducation informelle, le bénévolat des jeunes et les partenariats mondiaux qui cherchent à établir des espaces sécuritaires favorisant l’innovation, le développement intellectuel et la pensée critique.
En conclusion, Audrey Azouley, a parlé de l’importance de la responsabilisation des jeunes dans la lutte contre l’extrémisme et surtout de l’importance de la culture dans cette lutte : en effet, les jeunes qui tombent dans l’extrémisme ignorent leur propre histoire. Si on connaît l’histoire, on peut se projeter dans le futur. D’où l’importance de connaître son patrimoine, son histoire, fait qui est censé créer des repères solides dans la confrontation avec différentes idéologies. Comme corollaire, il existe le projet d’entraîner les jeunes à s’impliquer dans la restauration du patrimoine.
Programme financé par l’UNCCT et le Canada, on pourrait se demander pourquoi des pays comme l’Algérie, l’Arabie Saoudite ou l’Irak n’y ont pas été entrainées. Tous ces jeunes ont néanmoins donné un bel exemple d’implication civique, solidaire et constructive dans ces pays.
O. B.