Le 27 novembre dernier au siège de l’UNESCO , en clôture du biennium au cours duquel l’UNESCO honorait des personnalités significatives de l’humanité contemporaine, était organisé un événement culturel rendant hommage à « Thérèse de Lisieux : une personnalité universelle, sentinelle  pour notre temps »

Dans un premier temps, 3 allocutions d’introduction par S.E. monsieur Philippe FRANC, Ambassadeur permanent de la France auprès de l’Unesco, M. Patrick Gallaud, Conseiller ONG au sein de la Commission Nationale Française pour l’Unesco, et le Père François- Marie Lethel, Carme déchaux, docteur en théologie, consulteur du dicastère pour les Causes des Saints,  membre de l’Académie pontificale de Théologie.

Ils ont d’emblée fait ressortir combien l’œuvre de Sainte Thérèse, Femme de Paix, de Culture et d’Education, pouvait faire écho aux valeurs que promeut l’UNESCO au service de la Paix dans les domaines de la Culture et de l’Education, mais ont également souligné toute la profonde richesse spirituelle et, pourrait-on dire aussi la force de ses messages ancrés tous dans sa conviction que tout vient de Dieu et que, de fait, la vocation de chaque être humain devait être celle de l’amour.

 Ils nous ont présenté Thérèse (née en 1873 et décédée de la Tuberculose en 1897, à 24 ans au carmel de Lisieux où elle était entrée à 15 ans, proclamée sainte en 1947, et docteur de l’Eglise en 1977) comme une femme universelle, avec une simplicité de cœur , qui envoie un message d’amour et de fraternité. Contemporaine de Charles Péguy, elle défend la CONFIANCE : « la Petite Voie de la Confiance et de l’Amour »

Après un intermède musical chanté par les enfants d’une école Sainte Thérèse de la Manche sur des paroles de Thérèse : « Aimer, c’est tout donner et se donner soi-même », s’ouvrait une table- ronde animée par Mme Nicole Ameline (ancienne ministre, ancienne députée du Calvados, juriste en droits des femmes, représentante de la France au CEDAW). Elle a cité l’initiative des Nations Unies de recherche d’un socle universel de valeurs fondamentales qui font la dignité humaine. Elle a évoqué comment Thérèse a défendu une maternité spirituelle.

A souligner l’intervention remarquable de Sœur Cécile de Jésus Alliance, religieuse au Carmel de Montmartre à Paris, polytechnicienne, Docteur en astrophysique et techniques spatiales de l’Université de Paris (1995) : Thérèse est une personnalité universelle, sentinelle pour notre temps. Contemplant les étoiles, Sœur Cécile sent que Dieu se réjouit de l’immense  diversité des êtres.

Le plus disert, le plus convaincant fut Jean de Saint Chéron, jeune écrivain, auteur de « L’éloge d’une guerrière » : Thérèse est une réaliste et elle tient une force surnaturelle  de Dieu : « je ne meurs pas , j’entre dans la vie » Elle a souffert du fait de la mort de sa mère, de la maladie de son père,  de la tuberculose . « Ma mère comment vais-je faire pour mourir ? »  Toute son éducation est chrétienne  et en contact avec la Sainteté : « Dieu premier servi » répétaient souvent ses parents, Louis et Zélie Martin.

Elle est très proche des artistes : Alain Cavalier, Julien Duvivier, Bernanos, Mauriac, Jean Cocteau, Edith Piaf…

Elle n’est pas idéologue : « Je n’ai jamais cherché que la Vérité ». « Il y a plus de différences entre les âmes qu’il n’y en a dans les visages ». Prenant une distance par rapport au discours de l’époque, rien dans ses écrits ne prend la forme d’un sermon inquisitorial, elle révèle au contraire une ouverture d’esprit qui donne à ses messages une modernité remarquable. Elle n’est pas adepte de figures imposées, elle cherche à convaincre par une douce persuasion, ne montrant pas Dieu comme dur et punisseur.

Quand elle est maîtresse des novices, Thérèse est à l’avant-garde dans son regard porté sur les jeunes filles qui se présentent au carmel : s’attarder sur leur manque de confiance. Elle est une pédagogue en avance sur son temps. Elle redonne confiance et a foi dans la miséricorde ; elle veut remettre la sainteté à hauteur d’hommes.

Ne pas s’étonner des défauts des autres mais s’émerveiller des moindres vertus . c’est une école de la Paix.

Elle veut tout : elle prend l’image de l’ascenseur : l’échelle des vertus peut être trop haute, et il faut se mettre dans les bras de Jésus et renoncer à soi-même , elle aspire à la sainteté.


Elle est confrontée à l’Athéisme, elle dialogue et défend la cause de condamnés à mort (Georges Frèche) .

Elles est dans notre temps.

Elle a une aura incroyable et touche les gens au plus profond de leur cœur et bien au-delà des chrétiens . Lors du voyage de ses reliques, elle déplace aujourd’hui des foules immenses : Brésil, Amérique du Sud, en Europe, etc.

 

En conclusion, Monseigneur Habert Evêque de Bayeux Lisieux , et Monseigneur Bruno Feillet Evêque de Séez et d’Alençon ont évoqué le rayonnement toujours actuel et le développement des  sanctuaires de Lisieux et d’Alençon (où est née Thérèse) en leur donnant la possibilité d’échanges et d’études universitaires internationales . Ce dernier souligne comment Thérèse rend la sainteté accessible, comment son attitude de s’émerveiller des moindres qualités des autres est une école de Paix, et donne en exemple son aptitude à aimer la Vie des autres.

Monseigneur Eric Soviguidi, Observateur permanent du Saint Siège auprès de l’UNESCO, a conclu cette très intéressante conférence  en rappelant que cette mise en avant par les états membres de L’UNESCO, était due au concours de la France, de l’Italie et de la Belgique.

Avec la Confiance, tout n’est pas facile : il y a la paix dans la souffrance mais aussi un cœur à cœur avec Dieu (il a cité le texte de Jean Racine sur la paix) . Et Thérèse porte le souci du Salut des autres.