Colloque du mardi 16 mai 2017
Organisé par la Mission Permanente d’Observation du Saint-Siège auprès de l’UNESCO et le Dicastère pour le Service pour le Développement humain intégral.
Le Dicastère pour le Service pour le Développement humain intégral et la Mission permanente d’Observation du Saint-Siège auprès de l’UNESCO ont organisé le colloque « Dialogue social – Rapprochement des cultures par les langues » le mardi 16 mai 2017, à la Maison de l’UNESCO (Salle II). Ce colloque, sous le Patronage de l’UNESCO, a été organisé en collaboration avec les Missions Étrangères de Paris.
Le but du colloque était de promouvoir le rapprochement des cultures par les langues qui ne sont pas seulement un instrument de communication mais surtout de création de la pensée. Le rôle médiateur, pratique et symbolique des langues pour accomplir le dialogue interculturel et la rencontre des cultures devient, donc, central.
Étaient présents :
– M. Eric Falt, sous directeur général de l’UNESCO pour les Relations extérieures et l’information du public ;
– S. Em. Le Cardinal Peter Kodwo Turkson, Préfet du Dicastère pour le service pour le développement humain intégral ;
– M. Eric Deroo, Auteur, réalisateur et chercheur associé au CNRS ;
– Mme Nguyen Viet Anh, Professeur de français et de vietnamien, chercheuse, INALCO ;
– Pére Gilles Reithinger, Supérieur général des missions étrangères de Paris ;
– Mme Béatrice Duhayon-Blanchard, Présidente de Centre France-Asie ;
– Mgr. Francesco Follo, Observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’UNESCO.
Le colloque fut présenté ainsi – Nos sociétés de plus en plus diversifiées se définissent par la cohabitation de personnes, groupes et peuples d’origine, langue, culture et religion variées et qui sont appelés à apprendre à vivre ensemble dans la paix et le respect réciproque.
Ainsi que le Pape François l’a déclaré : « c’est le moment de savoir comment, dans une culture qui privilégie le dialogue comme forme de rencontre, projeter la recherche de consensus et d’accords, mais sans la séparer de la préoccupation d’une société juste, capable de mémoire, et sans exclusion. L’auteur principal, le sujet historique de ce processus, c’est le peuple et sa culture, et non une classe, une fraction, un groupe, une élite » (Exhortation Apostolique Evangelii Gaudium, IV.)
L’UNESCO, de son coté et en vertu de son mandat, accorde une grande importance aux langues et mène une stratégie basée sur la reconnaissance de l’interaction dynamique entre la diversité linguistique et la diversité culturelle. Le respect des droits linguistiques s’avère essentiel à l’accomplissement des objectifs de développement durable de l’Agenda 2030 et à la coexistence pacifique.
Dans cet esprit, ce colloque entend promouvoir le rapprochement des cultures par les langues qui ne sont pas seulement un instrument de communication mais aussi un outil de la création de la pensée. Le rôle médiateur, pratique et symbolique des langues pour accomplir le dialogue interculturel et la rencontre des cultures devient, donc, central. –
Parmi les riches interventions de ce colloque, citons les quelques pensées suivantes :
L’UNESCO assure un dialogue quotidien entre les cultures. Cette coexistence n’a jamais été aussi importante. Contre la violence et sa progression, nous avons besoin de la culture des débats et du respect des droits de l’homme. Protéger la diversité linguistique est essentielle pour protéger la diversité culturelle. La langue est un pont entre les idées et l’action. Ce que l’on dit doit être ce que l’on pense. La langue crée aussi un lien entre le passé et le futur (Eric Falt).
Dans la bible, la parole occupe une grande place : Dieu dit ; Au commencement était le verbe ; La parole s’est fait chair… L’Église tient en grande estime le dialogue entre les hommes. Les relations, la coexistence sont devenus des maîtres mots pour la dignité de l’être humain que nous sommes. C’est au cœur de la légitimité morale de toute autorité. Le Pape François insiste sur le dialogue avec les États, avec la société ce qui inclut les cultures et les sciences et avec les autres croyants. Le dialogue provoque les rencontres et recherche le consensus. C’est par le dialogue que l’Église accompagne la recherche des solutions qui répondent au mieux à la défense de la dignité humaine. La foi ne craint pas la raison voire la science. L’Église a confiance et ne s’oppose pas à la science qui respecte la vie humaine (Cardinal Turkson).
La colonisation du Viet-Nam a été la rencontre de deux cultures et de deux langues. Le français s’est imposé, ce qui a conduit à une « acculturation » qui a abouti à une transformation de la vie et de la société et ainsi à l’échange de deux civilisations. Par exemple, l’écriture vietnamienne a été « romanisée » qui fut le fruit le plus porteur et le plus heureux de la rencontre « forcée » des deux langues et des cultures vietnamienne et française (Mme Nguyen).
Les Missions Étrangères de Paris (MEP) ont été créées en 1658 et depuis ont contribué au développement de liens entre les pays. Les missionnaires apprenaient d’abord la langue du lieux où ils s’installaient pour revêtir la culture de ces lieux et ainsi ils se modifiaient intérieurement. Avec eux, ont été créés des dictionnaires, des imprimeries, des hôpitaux, des séminaires, des écoles. Ils ont construit des ponts culturels. (Père Reithinger).
Les écoles sont des espaces d’intégration sociale. L’intégration n’est pas une annexion, ni une exclusion. C’est un mode d’action qui privilégie l’acceptation culturelle mutuelle. (Mme Duhayon-Blanchard).
Le dialogue est comme un orchestre de plusieurs instruments dont les sonorités sont différentes mais qui peuvent rendre ensemble une belle musique si ces instruments sont accordés et unis sur une même partition (Mgr Follo).
M-C.L.
En savoir plus :
Site web des amis de la Mission permanente d’Observation du Saint Siège auprès de l’UNESCO :
Dialogue social – Rapprochement des cultures par les langues
Site de l’UNESCO :
L’UNESCO et le dialogue interculturel