Dans la matinée un échange entre jeunes et experts avait été consacré aux bienfaits de la Science, au bien-fondé de la « Science ouverte » et à la présentation d’un projet illustrant concrètement ce que les Sciences et Technologie peuvent apporter pour résoudre les problèmes de notre temps (lire le compte rendu CAMPUS UNESCO).

La séance de l’après-midi a été ouverte par Mr. Xing Qu, Directeur général adjoint de l’UNESCO, qui a rappelé les défis environnementaux auxquels étaient confrontés les chercheurs scientifiques aujourd’hui, et la nécessité de renforcer les liens entre la science et la société, en référence notamment à l’Agenda 2030 de l’UNESCO portant sur le devoir de ne laisser personne de côté en matière de progrès scientifique, de renforcer la capacité pour la science d’accompagner le développement, le bien-être humain et l’éradication de la pauvreté.

Double objet de cette rencontre autour des valeurs de la Science : des échanges de vue sur la Science et la « Science ouverte », et une remise de bourse à sept chercheurs pour le financement de projets relevant de la « Chimie verte ».

Madame Shamila Nair-Bedouelle, Adjoint de la Directrice générale pour les Sciences naturelles, est intervenue en soulignant l’importance des initiatives en faveur de la Science comme notamment ces bourses, qui aident à la promotion de projets prometteurs portés par des jeunes.

Les échanges au cours de la table ronde ont donné différents éclairages sur ce qui se fait maintenant de plus en plus activement en matière de « Science ouverte » avec un large soutien de l’UNESCO, laquelle va prendre une nouvelle initiative pour aller plus loin en la matière a rappelé l’ADG Sciences : « Il y a un immense intérêt à partager les connaissances scientifiques pour la promotion des Sciences qui sont de toute première importance pour le Développement et dont le besoin est ressenti tout particulièrement en Afrique. »

Échanges, tables rondes et débats sur le thème « Open science »

La table ronde qui s’est tenue l’après-midi a été consacrée à ce thème essentiel de la « Science Ouverte » comme source de progrès pour tous, dans le monde et pour la Paix.

Les participants, outre les membres des sections de l’UNESCO, Dr Shamilia Nair-Bedouelle et Dr Peggy Oti-Boateng, venaient de France, d’Argentine, d’Afrique du Sud, du Brésil, du Japon, de Colombie, de Slovaquie, d’Oman, et du Ghana.

Les contributions ont permis d’apprendre comment, à partir d’une résolution maintenant clairement énoncée par l’ONU/UNESCO s’opère concrètement les partages et la mise à la disposition des experts mais aussi du grand public des résultats, en matière de recherche scientifique.

Des interventions données par des experts très engagés sur ces questions, il est ressorti une idée assez largement partagée et traduite en actes dans les pays représentés que l’on peut résumer de la façon suivante : « Qu’il s’agisse des chercheurs eux-mêmes entre eux ou des chercheurs en lien avec la société, il faut encourager, développer et organiser le partage des savoirs et des expériences, notamment au travers de la publication des résultats des recherches financées par des fonds publics ou des thèses de doctorat ».

Plus précisément, les orateurs ont livré le fruit des initiatives prises dans leurs pays, des actions maintenant couramment menées sous l’impulsion des pouvoirs publics ou des scientifiques eux-mêmes – chercheurs, universitaires – ou de spécialistes de la diffusion de l’information (dont les bibliothécaires) avec bien souvent l’appui d’associations ou autres organisations (comités spécialisés, groupes de travail, comités de suivi) dédiées à cet objet : la collecte et la diffusion des données scientifiques au plus grand nombre.

Les actions sont nombreuses et couvrent de multiples sujets : mise en place de portails, organisation des archivages, travaux sur les données elles-mêmes, élaboration de stratégies au niveau national, définition de cadres juridiques, déontologiques ou opérationnels.

Quelques allusions à retenir sur les difficultés que peuvent rencontrer les promoteurs de projets « Sciences Ouvertes » : réticences de certains (confidentialité, une certaine méfiance), la contrainte financière qui pénalise les pays les plus défavorisés (voir notamment les abonnements payants à certaines revues ou aux bases de données), l’interopérabilité des dispositifs de diffusion parfois difficile ou même interdite…

Pour conclure sur ce sujet, on retiendra les quelques idées suivantes données par Simon Hudson, représentant du Comité international des données pour la Science et la Technologie (CODATA) : La Science ouverte « ça marche », il le faut, on doit développer le partage des information avec le slogan auquel adhère ce comité : « Making data work for our Planet », avec des systèmes efficaces obéissant aux quatre principes cachés derrière l’acronyme FAIR :

  • avoir des données que l’on peut facilement trouver (Findable), avec
  • un large accès (Accessible),
  • des données interopérables (Interoprable) et
  • réutilisables (Reuse)

Attribution de bourses pour la recherche en « Chimie verte » à des jeunes scientifiques

Grâce au soutien financier de PHOSAGRO et au concours de l’IUPAC (International Union of Pure and Applied Chemistry), plusieurs jeunes chercheurs, du niveau de docteurs ou doctorants, reçoivent chaque année (et depuis cinq ans) des Bourses pour leur permettre de mener leurs travaux de recherche en matière de « Chimie verte ».

PHOSAGRO est une société russe de production d’engrais et fertilisants écologiques, à base de phosphates, IUPAC est une ONG Internationale regroupant des fédérations nationales dont les membres sont des professionnels de la Chimie. Son siège est à Zurich. Outre la publication et la diffusion de travaux scientifiques, l’organisation a comme objet l’établissement de nomenclatures et la normalisation en matière de chimie.

Lors du propos introductif donné par le Président de PHOSAGRO, il a été fait allusion à l’éthique dans les sciences. Il est important de toujours se préoccuper de l’utilisation que l’on fait des découvertes scientifiques.

Sept jeunes chercheurs, originaires de Russie, Égypte, Zimbabwe, Mexique, Espagne, Bangladesh et Égypte, auront en 2019 à se partager un crédit de 2,7 millions de dollars, pour des travaux de recherche. Ceux-ci porteront notamment sur des applications biomédicales de l’oxyde de fer, un processus par catalyse pour dégrader les plastiques polluants, un système de régulation de la croissance végétale appliqué au poivre, une application des « piles à hydrogène » comme substitut à la fourniture d’énergie, un système de catalyseur, pour la destruction des déchets des usines métallurgiques, la recherche d’enzymes pour la production de bio-carburants.

Ces bourses sont décernées à l’issue de l’examen des nombreuses candidatures par un Comité de sélection. Le nombre des candidats, beaucoup venant de pays en développement, exprime la vitalité du secteur de la recherche en chimie, et singulièrement dans la « Chimie verte ».