Journée internationale pour l’élimination raciale


La journée internationale pour l’élimination raciale du jeudi 21 mars a été marquée par :

  • Le lancement d’une campagne d’affichage contre la racisme et la discrimination par l’UNESCO et la ville de Bordeaux ;
  • La présentation de l’exposition itinérante «Des affiches contre l’esclavage – Fermerons nous encore les yeux ?», produite à l’initiative et par la ville de Saint Denis dans le cadre d’un projet mémoire à l’occasion des 170 ans des abolitions des esclavages, avec le concours du lycée Paul Eluard de Saint Denis ;
  • La présentation de l’exposition itinérante « Nous et les autres – des préjugés au racisme », conçue et réalisée par le Musée de l’Homme.

L’objectif de la table ronde de la matinée de ce jour était de :

  • Définir le concept de race vu aujourd’hui ;
  • D’analyser les réminiscences de l’esclavage à travers les représentations héritées ;
  • Comment combattre ces représentations biaisées.

Angela MELO, Directrice de la division des politiques et programmes du secteur des sciences sociales et humaines, UNESCO

Le concept de race est difficile à interpréter et le combat contre le racisme n’est pas encore abouti. Une attitude solidaire et égalitaire doit rester énergique pour sauver la dignité humaine. Il est nécessaire de comprendre et d’appréhender la diversité.

Marik FETOUH, Adjoint au Maire chargé de l’égalité et de la citoyenneté de la ville de Bordeaux

Bordeaux a un lien étroit avec l’UNESCO. C’est aussi une ville dont l’histoire a un rapport avec l’esclavage. C’est pourquoi Bordeaux s’est engagé dans une action pédagogique de commémoration du souvenir et dans la lutte des replis humanitaires.

Alan GOODMAN, Professeur au Hampshire College et ancien Président de l’Association américaine d’anthropologie

La science est essentielle pour déconstruire le racisme qui est nourri par l’idée du génétique. C’est détruire l’âme biologique pour justifier l’esclavage. Les savants du monde entier dénoncent ce mythe absurde. A ce jour des connaissances scientifiques, nous sommes tous d’origine africaine.

Patrick SIMON, Directeur de recherche à l’Institut national d’études démographiques et coordinateur du projet Global-Race

70ans après la Déclaration des droits de l’homme, nous sommes devant le problème de l’éradication du préjugé racial qui entraîne des réactions hostiles les uns envers les autres, qui utilise le génome pour requalifier injustement la notion de race. Se mobiliser contre le racisme est un travail éducatif qui tient compte et met en valeur la différence.

Mactar NDOYE, Représentant du Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme

On est dans un monde aux mutations multiples qui doit partout s’adapter face aux enjeux, aux défis. Les violences verbales et physiques mettent en péril la cohésion sociale. Quelquefois sinon souvent dans certains Etats, la non applications des lois encourage l’impunité de faits racistes. L’éducation relative à la discrimination est laissée au bon vouloir des Etats. Les ONG constituent des relais mais souvent ne sont pas invitées lors des analyses de constats. Le racisme est universel et pour le moment on recule devant la prise de moyens pour son abolition.

Hélène GEOFFROY, Maire de Vaulx-en-Velin

Vaulx-en-Velin est une ville de 50 000 habitants pour beaucoup originaires de l’immigration. Ont été créés des conseils de quartiers pour favoriser l’échange. Il s’agit d’une action à différents niveaux qui a été suivie de succès. Les habitants ont montré un intérêt et une envie d’agir. Certaines personnes ont même pris des congés pour assister à ces rencontres. Les gens de la communes viennent de partout mais ils savent d’où ils viennent et connaissent pour certains leur histoire douloureuse. On arrive à organiser le dialogue si on le décide. Par ailleurs les mariages entraînent le métissage de la population. Si l’on reprend la réflexion d’Aimé Césaire dans sa lettre à Maurice Thorez : « Il y a deux façons de se perdre, en se murant ou en se dispersant ».