« La voix de l’UNESCO pour prendre part à ce grand rendez vous de la famille onusienne »

L’événement a une portée mondiale – l’ONU avec ses agences en est le promoteur – et cette année a été retenue comme idée directrice des échanges le thème de « l’égalité aujourd’hui pour un avenir durable ».

Pour célébrer  cette journée internationale de la Femme et de la Fille, l’Unesco a pris toute sa part aux échanges  au travers notamment de plusieurs tables rondes, trois webinaires qui ont traité  de la question de l’égalité des genres et de la place des femmes dans le monde du journalisme, de la science et des technologies, avec, pour ce dernier panel, une discussion centrée sur « l’implication des femmes dans les technologies de l’Intelligence artificielle » , dont on rend succinctement compte ci-après.

Cette table ronde consacrée à la question de l’IA et ses effets dans la vie des femmes, a été  organisée avec la participation de représentants de l’OCDE, de  l’Unesco ainsi que du monde universitaire venant de différents horizons géographiques ; ont aussi été donnés des témoignages sur des initiatives concrètes visant à traiter d’un vrai problème persistant en la matière : la faible participation des Femmes et des filles aussi bien au niveau des Études ou des Recherches que au plan professionnel. 

Bien que le titre du panel ait fait référence à la seule question de l’IA, les intervenants ont tous élargi leur propos en parlant du numérique en général, des TIC et des matières scientifiques.

Les orateurs ont évoqué avec des éléments statistiques et des commentaires bien étayés une situation qui très largement partout dans le monde fait encore ressortir des écarts criants entre Filles et Garçons à l’école, dans les universités et sur le marché de l’emploi : dans le domaine des Sciences et des Technologies, les effectifs sont largement masculins. Ce phénomène est à mettre largement sur le compte d’un certain nombre d’idées préconçues pour ne pas dire de stéréotypes selon lesquels il y aurait des fonctions essentiellement faites pour les hommes comme celles de l’ingénieur ou de dirigeants.

A des degrés divers certes, mais tout de même encore très présentes dans beaucoup de sociétés, il y a ainsi des idées ou, plus précisément, des normes sociales internalisées qui tendent à assigner les Femmes et Hommes, Garçons et Filles dans des modèles types, des moules. Cet état de fait est reproduit tout particulièrement dans le domaine du numérique ou de l’ingénierie, des secteurs trop souvent considérés faits pour les hommes, qui auraient ici une supériorité que rien ne justifie.

C’est dès l’école primaire que naît cette sorte de polarisation, elle se retrouve alors naturellement dans le secondaire et l’enseignement supérieur ; les statistiques montrent presque partout une représentation majoritaire des Garçons dans les STEM (Sciences Technologie, Ingénierie et Mathématiques).

Ces normes sociales expliquent des biais qui contribuent à se perpétuer dans les univers professionnels ; les déséquilibres au détriment des filles à l’école dans les matières scientifiques et informatiques est plus fort dans certaines régions (et là on doit faire ressortir l’opposition Nord-Sud) ; on a aussi fait ressortir l’importance du rôle des familles, avec encore bien souvent des présupposés qui peuvent les amener à faire éviter pour leurs filles des choix de filières supposées réservées ou plus faites pour les garçons.

Un certain nombre d’idées ont été émises pour atténuer les effets d’un phénomène qui pénalise encore par trop les Filles et les Femmes aussi bien au niveau de leurs Études que de leurs Emplois tant sont devenus importants les outils du numérique, et en particulier ceux qui mobilisent les techniques de l’IA.

  • le plaidoyer : il est important de parler du sujet et démystifier les idées fausses 
  • les échanges et témoignages : il faut donner confiance aux Filles et Femmes qui peuvent encore trop souvent et à tord se dire que certaines filières ne sont pas pour elles ; de l’importance ici des témoignages donnés par des Femmes qui ont réussi dans des domaines que d’aucuns peuvent croire réservés aux Hommes (exemple : une femme ingénieure, ou dirigeante); on a aussi parlé d’études de cas susceptibles de mieux appréhender certains métiers et d’ouvrir des horizons là où parfois la société enferme dans des « rôles-modèles ».
  • dans tous projets numériques, avoir le souci d’y associer des Femmes ou Filles.
  • le dialogue intergénérationnel est à cultiver
  • au bénéfice des Femmes et Filles, former, diffuser mieux et plus largement les connaissances scientifiques, numériques
  • associer tous les acteurs pertinents dans des espaces de discussion pour parler de ces stéréotypes qui peuvent évincer indûment les Filles ou Femmes de certaines orientations au motif que leurs caractéristiques « techniques, scientifiques », ne sont pas pour elles ; parmi ces acteurs, il importe de compter les parents qui ont un grand rôle à jouer
  • se soucier des biais encore très présents partout, à l’école, mais aussi dans la vie professionnelle (modes de recrutement notamment)
  • les problématiques du numérique avec notamment le recours à l’IA sont à diffuser largement à l’école, à bon escient, en tenant compte des spécificités culturelles, avec égalité de traitement pour les garçons et les filles, et ce dès le jeune âge
  • compter sur un engagement des politiques ; ils doivent définir des cadres ou structures qui dans ces domaines ne discriminent pas, et bien s’assurer que leurs initiatives produisent les effets escomptés.