Semaine de l’apprentissage mobile à l’UNESCO : « l’Intelligence Artificielle et le Développement Durable – Égalité-Équité » : Regards croisés sur un Monde qui entre dans une nouvelle ère


Du 14 au 18 mars, à l’UNESCO près de 1500 personnes ont assisté à de de nombreux échanges autour des multiples questions que génère maintenant la montée presque irrésistible des nouvelles technologies de l’information : description d’innovations parfois « disruptives », analyse des impacts, mise en évidence d’énormes potentiels mais aussi parfois allusion aux risques sous-jacents à ces changements partout et sur tout, singulièrement dans le domaine de l’Éducation et de l’Emploi : là ont été les sujets présentés et discutés lors de panels ou d’ateliers, et introduits par la Directrice Générale de l’UNESCO Mme AZOULAY et le Secrétaire Général de l’OCDE,M GURRIA.

Maintenant devenus deux « éléments phares » pour l’UNESCO, l’Intelligence artificielle et le Développement Durable, ont ainsi donné lieu à des discussions très riches avec la participations d’experts aux profils très variés (universitaires, ingénieurs, représentants d’ONG , de start-ups ou de grands opérateurs, régulateurs, animateurs de think-tanks etc), et venus de tous les horizons (tous les continents représentés).

Des évènements qui ont été suivis par le CCIC (cf les compte rendus ci-après) ressort toute une série d’observations donnant la mesure à la fois qualitative et quantitative de la grande mutation qui s’opère mondialement. on en retient tout particulièrement les idées suivantes :

  • L’IA et les nouvelles technologies de l’information nous font entrer dans une nouvelle ère, cette tendance est pour ainsi dire irrésistible, elle amène à devoir s’adapter, techniquement, professionnellement, juridiquement (au niveau national mais aussi international : de la nécessité d’adopter de nouvelles normes, et de se soucier de règles éthiques) ;
  • Même si les changements donnent l’impression de se faire à vive allure, il faudra compter avec la durée pour qu’ils soient pleinement intégrés dans les sociétés ;
  • Les apports de ces innovations sont énormes, tout particulièrement dans le domaine éducatif : accompagnement des élèves (autoévaluation, aide de ceux en difficulté notamment) et concours aux professeurs qui, par exemple, peuvent mieux optimiser leurs temps de travail. A souligner, tout le bénéfice de ces techniques pour les populations marginalisées ou isolées (voir notamment le cas des handicapés ou des personnes éloignées des centres urbains), apport aussi mentionné au bénéfice des populations déplacées (voir par exemple l’éducation des jeunes réfugiés). Pour s’en tenir au domaine éducatif, sans parler de l’utilité de l’IA pour faciliter les apprentissages tout au long de la vie, on relèvera l’observation très positive faite à propos de l’usage dans les écoles de techniques (interactives, visuelles et sonores, ludiques bien souvent) qui facilitent grandement l’ouverture des élèves aux réalités de monde.
  • Les Gouvernements ont un rôle à jouer essentiel : définition de politiques publiques, déploiement des équipements et matériels, investissements pour développer les connexions, formation de professeurs (avec ici un très gros besoins non encore satisfaits), élaboration de règles de conduites etc ;
  • Les Risques du numérique et de l’IA ne doivent pas être négligés : ils sont nombreux et avérés : l’addiction des jeunes, la propagation de fausses informations, l’accentuation des inégalités (de revenus ou d’accès à l’emploi), la mauvaise utilisation des données, l’exploitation abusive des données. Ils sont bien identifiés, reste à mettre en place les parades pour les endiguer.

Au total, il faut pouvoir porter un regard positif sur ce qui doit rester considéré comme un outil au service de l’Homme, et à cet égard on aura relevé le souci exprimé du maintien d’approches humanistes autour de cette grande question de l’IA.

Même si les échanges ont porté surtout sur des aspects techniques et fonctionnels (les outils, les applications, les données etc), en filigrane il a souvent été fait mention de la nécessaire maîtrise de la Machine par l’Humain, et du souci à avoir pour l’Éthique.

On retiendra enfin ce qui a été dit en conclusion du symposium du 7 mars : sachons bien associer les jeunes, et pour réussir la mutation qui ne fait que commencer, misons sur les apports qui pourront venir de trois profils bien différents : les rationnels, les éducateurs (bons communicants) et les artistes…

Sans doute aurait-on pu ajouter d’autres types d’expertise, mais cette observation faite par F. TADDEI doit nous convaincre que tout ne s’arrête pas, loin de là, aux seules questions pratiques que posent l’irruption de l’IA et des nouvelles technologies de l’information dans notre Monde.

« En savoir plus » avec les comptes rendus du groupe veille du CCIC :

Intelligence artificielle : Regards croisés sur un monde entrant dans une nouvelle ère
Intelligence artificielle : Quelles politiques ? Quelles formations ?
Intelligence artificielle : Généralisation de son usage au service de l’Éducation : un facteur de progrès
Intelligence artificielle : Les incidences sur l’emploi
Intelligence artificielle : Témoignages, Tribune et séance plénière
Intelligence artificielle : Remodeler l’éducation – Pour une utilisation inclusive et équitable
Intelligence artificielle : Politiques éducatives